«Elle n'aime pas le canton de Vaud»
Le passé fiscal de Valérie Dittli crée le «malaise»

Après avoir découvert par les médias que la conseillère d'état chargée des finances n'était pas imposée, jusqu'à début 2022, dans le canton de Vaud alors qu'elle y travaillait, nombreux sont les élus qui se sont indignés.
Publié: 04.03.2023 à 17:16 heures
|
Dernière mise à jour: 07.03.2023 à 16:19 heures
La conseillère d'état s'est défendue en indiquant qu'il s'agissait d'une période où elle était étudiante.
Photo: keystone-sda.ch

Les révélations de la RTS sur la situation fiscale de la conseillère d'Etat vaudoise Valérie Dittli n'ont pas tardé à faire réagir. Ses adversaires politiques évoquent un «malaise» et une situation «grave», tandis que ses partisans dénoncent «un procès d'intention».

Encore jamais taxée dans le canton de Vaud, la ministre des finances n'a installé son domicile fiscal à Lausanne que début 2022, alors qu'elle se lançait dans la course au Conseil d'Etat, montre l'enquête de la RTS. Les six années précédentes, malgré une vie active dans la capitale vaudoise, notamment comme assistante-doctorante en droit à l'Université de Lausanne (UNIL), elle a continué de payer ses impôts à Zoug, son canton d'origine.

La centriste a certes déplacé provisoirement sa résidence principale à Lausanne pour se présenter aux élections municipales en 2021, mais elle a ensuite redéposé ses papiers dans sa commune d'origine d'Oberägeri.

Vie d'avant

Interrogée vendredi soir dans l'émission Forum, Valérie Dittli s'est défendue d'avoir pratiqué le tourisme fiscal. Malgré son engagement à l'UNIL, mais aussi au sein du Centre Vaud, elle a affirmé qu'elle avait toujours considéré, à l'époque, que «son centre de vie» demeurait à Zoug.

«Nous parlons de ma vie d'étudiante, de doctorante, de stagiaire, à un âge où on se cherche encore, où tout est ouvert», a-t-elle relevé. Et de souligner qu'avant de s'imaginer conseillère d'Etat, elle ne savait pas qu'elle serait sa carrière professionnelle, ni dans quel canton elle allait la mener.

Qualifiée de ministre «hors sol»

Malgré ces explications, les critiques n'ont pas tardé à fuser de la part notamment de politiciens de gauche. Le président du Parti socialiste vaudois, Romain Pilloud, a affirmé sur les réseaux sociaux que la situation était «grave» et que le PS posera «toutes les questions pour faire la lumière» sur cette affaire.

Toujours sur Twitter, le chef du groupe PS au Grand Conseil, Jean Tschopp, a évoqué un «malaise». Plus virulente, la conseillère nationale socialiste Ada Marra a qualifié Valérie Dittli de «conseillère d'Etat hors sol», qui «n'aime pas» le canton de Vaud.

Sphère privée

Contacté par Keystone-ATS, le président du Centre Vaud, Emilio Lado, souligne que la situation fiscale de Valérie Dittli, du temps où elle était étudiante et pas encore ministre, relève de «la sphère privée». Et d'autant plus qu'elle a toujours payé ses impôts, préférant simplement, «comme de très nombreux étudiants en Suisse», conserver son domicile fiscal dans son canton d'origine, «le temps de stabiliser sa situation professionnelle.»

Selon Emilio Lado, la conseillère d'Etat a toujours joué «la carte de la transparence» et n'a rien à se reprocher. Cette affaire relève, selon lui, du procès d'intention. «On sent bien que certains cherchent à instrumentaliser la question pour des motifs politiques», a-t-il remarqué. Du côté du PLR, Marc-Olivier Buffat, député et ancien président du parti, a également pris la défense de Valérie Dittli.»Les revenus d'une étudiante et doctorante voire d'une stagiaire sont faibles et aléatoires. Parler d'optimisation fiscale est déplacé», a-t-il écrit sur Twitter.

(Avec ATS)

Vous avez trouvé une erreur? Signalez-la