Contre une réforme de la santé
La 13e rente AVS menace un autre référendum majeur

Grâce à une vaste campagne, les syndicats ont obtenu un «oui» à la 13e rente AVS. Mais le référendum contre la nouvelle réforme de la santé a été éclipsé. Et il n'est pas certain qu'ils parviennent encore à récolter les signatures nécessaires.
Publié: 19.03.2024 à 12:56 heures
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«Nous avons déjà récolté 32'000 signatures», déclare Natascha Wey, secrétaire générale du SSP. Mais il ne reste plus beaucoup de temps.
Photo: Keystone
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Ruedi Studer

Après le «oui» massif à la 13e rente AVS, la marche triomphale des syndicats s'essouffle. Le référendum contre le nouveau financement de la santé est sur la sellette. «Nous avons déjà récolté 32'000 signatures», déclare à Blick la secrétaire générale du SSP Natascha Wey.

Le syndicat des employés du service public a lancé un référendum au début de l'année afin de mettre à mal la dernière réforme de la santé. Il ne reste plus qu'un mois pour récolter les 50'000 signatures nécessaires et pour que le projet soit soumis au peuple. «C'est faisable, mais ce sera juste», avoue Natascha Wey.

Un grand succès syndical porte une part de responsabilité: la campagne pour la 13e rente AVS a mobilisé beaucoup de forces. «Une grande partie de nos ressources a été consacrée à cette initiative, explique Natascha Wey. Maintenant, nous devons à nouveau descendre dans la rue pour récolter les signatures nécessaires.»

Maillard soutient le référendum

Pour cela, elle peut compter sur le soutien d'un poids lourd de la politique qui met toute sa renommée dans la balance: le patron des syndicats et conseiller aux États PS Pierre-Yves Maillard. Ainsi, l'Union syndicale a décidé de soutenir le référendum contre le projet controversé de «financement uniforme des prestations ambulatoires et stationnaires» (Efas).

L'objectif du projet est de financer à l'avenir les prestations de santé ambulatoires et stationnaires par un seul et même organisme. Aujourd'hui, les traitements ambulatoires sont payés uniquement par les caisses d'assurance maladie, à partir de l'argent des primes. Les prestations stationnaires – avec nuitée à l'hôpital – sont prises en charge à 55% au moins par les cantons, le reste par les assureurs maladie.

Désormais, tous les décomptes seront effectués par les caisses maladie. Les fonds cantonaux actuels seront versés à une «institution commune LAMal», qui les répartira en conséquence. Les cantons doivent désormais prendre en charge au moins 26,9% des coûts totaux, les payeurs de primes 73,1%.

Ces nouveaux flux financiers sont une épine dans le pied de Pierre-Yves Maillard. «Avec la réforme, les caisses-maladie obtiennent encore plus de pouvoir, dénonce l'ancien directeur vaudois de la santé. En plus des 35 milliards d'argent des primes, elles géreraient à l'avenir 11 milliards des contribuables!» Les cantons perdraient ainsi leur pouvoir de contrôle dans le domaine de la santé, ce qui limiterait le contrôle démocratique.

Les tarifs ne couvrent pas partout les coûts

«Le véritable problème n'est pas le financement actuel, mais le fait que les tarifs des traitements ambulatoires ne couvrent pas partout les coûts, explique Natascha Wey. C'est une mauvaise incitation à laquelle la réforme ne remédie pas.» En revanche, la syndicaliste n'exclut pas un cofinancement des traitements ambulatoires par les cantons.

«Mais cette réforme va trop loin et est dangereuse», tonne-t-elle. Cela est lié au fait que le financement des soins de longue durée doit également être traité selon la nouvelle clé de répartition. Mais seulement lorsque des tarifs couvrant les coûts des soins seront disponibles. «C'est une blague, dénonce Natascha Wey. Aujourd'hui déjà, les tarifs devraient couvrir les coûts et ne le sont pas.»

Avec l'inclusion des soins de longue durée et un nouveau tarif, la pression sur le personnel augmentera encore. «Nous craignons en outre des coûts plus élevés pour les assurés, ajoute la représentante du SSP. Il est donc d'autant plus important que le peuple puisse se prononcer à ce sujet.»

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