Le reportage qu'a réalisé «Die Weltwoche» à la mi-septembre est toujours d'actualité. L'hebdomadaire avait évoqué à plusieurs reprises une relation entre le conseiller fédéral Alain Berset et une femme qui avait tenté de le faire chanter en 2019. Le journal insinue que le ministre de la Santé a eu recours aux ressources de l'État pour traiter l'affaire et que son avocat a fait de fausses déclarations dans le cadre de la procédure pénale.
Plus précisément, «Die Weltwoche» a accusé Alain Berset d'avoir employé son secrétaire général pour s'occuper de l'affaire de chantage. En outre, il aurait utilisé la limousine du Conseil fédéral pour rentrer à Berne après un week-end privé en compagnie de ladite maîtresse dans le sud de l'Allemagne, comme l'a ensuite rapporté la «NZZ am Sonntag».
La Commission de gestion enquête
La semaine dernière, la Commission de gestion (CdG) a décidé d'examiner la question de plus près. Le grand public sera informé des résultats de l'enquête ce lundi. La motion visant à ne pas mener sa propre enquête aurait ainsi été rejetée.
Apparemment, de la gauche à la droite, l'on s'accorde à dire qu'il serait bénéfique de clarifier les points qui ont été soulevés. Le CdG souhaite étudier de plus près deux aspects de l'affaire en particulier.
Une première sous-commission doit enquêter sur la question de savoir si des fonds publics ont été utilisés pour écarter les difficultés privées d'Alain Berset. À cette fin, la sous-commission du Conseil national s'associera à une sous-commission du Conseil des États.
Une deuxième sous-commission doit enquêter sur l'utilisation de l'unité spéciale de police Tigris et sur le comportement du Ministère public. Les membres du Conseil des États ont déjà fait le travail de fond.
Berset a-t-il été favorisé?
L'unité Tigris a été déployée en 2019 pour intercepter la femme devant sa maison et l'amener au bureau du procureur général pour l'interroger. En ce qui concerne le Bureau du Procureur général, la question est de savoir si toutes les règles ont été suivies au cours de la procédure. Ceci après que la «Weltwoche» ait soulevé la question de savoir si Berset, en tant que procureur privé, était favorisé «par rapport aux citoyens ordinaires».
Un rapport de l'autorité de surveillance sur le Ministère public de la Confédération a déjà examiné cette question. Il avait conclu que les enquêteurs avaient agi correctement après la tentative de chantage, comme le rapportait la «SonntagsZeitung» il y a une semaine. Selon le rapport, Alain Berset ne s'est pas laissé faire.