«Quiconque pense que nous pouvons continuer à réduire les émissions de CO2 lentement et espérer ensuite une aide technique fait fausse route», déclare-t-elle dans un entretien diffusé mardi par le Tages-Anzeiger. Les nouvelles données sur le sujet sont claires, ajoute la professeur de l'Ecole polytechnique fédérale de Zurich (EPFZ), auteure de plusieurs rapports du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC).
«Dépendre le moins possible des solutions techniques»
Les quantités de CO2 pouvant actuellement être extraites de l'atmosphère grâce à la reforestation ou à des méthodes techniques sont trop limitées pour faire la différence, explique-t-elle. «Nous devons simplement réduire aussi rapidement et autant que possible les émissions afin de dépendre le moins possible de ces solutions techniques». Les émissions devraient déjà chuter durant les deux prochaines années, selon elle.
Zéro émissions avant 2050
Des changements dans les extrêmes climatiques sont désormais observés dans toutes les régions du monde, note la professeure. Pour atteindre l'objectif du scénario le plus optimiste, limitant à 1,6 degré Celsius le réchauffement climatique, il faut agir vite, ajoute-t-elle. «Les émissions de CO2 doivent diminuer de 50% d'ici à 2030, puis être à zéro le plus rapidement possible, de préférence avant 2050».
Si les émissions se poursuivent au rythme actuel, le réchauffement pourrait atteindre 1,5 degré avant même le prochain rapport du GIEC, prévient l'experte. «La question de savoir si les émissions de CO2 peuvent être réduites drastiquement est une question de société». Mais, poursuit-elle, l'urgence climatique en politique n'est pas la même partout, pas même en Suisse.
(ATS)