Du point de vue de la toxicité et des risques, «je ne vois objectivement pas ce qui peut changer entre la deuxième et la troisième dose», explique Philippe Eggimann dans un entretien diffusé par La Liberté et ses journaux partenaires. Il note que l'autorité de surveillance sanitaire Swissmedic a accepté sans discuter la troisième injection pour les personnes immunosupprimées.
Citant une étude diffusée il y a quelques semaines dans le New England Journal of Medicine, l'infectiologue indique que les personnes de plus de 60 ans ayant reçu une dose de rappel six mois après sont 8 à 9 fois moins hospitalisées que celles qui n'ont reçu que deux injections.
«Je ne comprends pas pourquoi Swissmedic et OFSP [l'Office fédéral de la santé publique, ndlr] se renvoient la balle pour lancer la campagne de la troisième dose». Il rappelle que l'immunité contre le Covid-19 baisse progressivement chez les plus de 65 ans, «en majorité vaccinés depuis plus de 6 mois».
«Davantage de politique que de science»
«Pour moi, comme pour une grande partie des décisions qui ont été prises durant cette quatrième vague, il s'agit davantage de politique que de science», assure Philippe Eggimann.
Organiser la vaccination de plus d'un million de personnes qui ont reçu les deux premières doses entre janvier et mars 2021, soit les plus âgées et les plus à risques, prend du temps, relève-t-il. «Il va falloir quelques semaines pour les vacciner au minimum». Il recommande de procéder comme au début de la campagne de vaccination, «avec les plus de 75 ans, les personnes qui ont des comorbidités graves et ensuite les 65 ans et remonter la chaîne».
Le chef de la section autorisation de Swissmedic, Claus Bolte, a indiqué lundi soir lors de l’émission de télévision «10vor10» de la télévision alémanique SRF que le processus sur la troisième dose était en cours et que la décision pourrait intervenir «dans les deux à trois semaines».
(ATS)