Pendant le sommet de Lugano
Kiev tente de ralentir l'armée russe dans l'est de l'Ukraine

Kiev tente lundi de ralentir la progression de l'armée russe dans l'est de l'Ukraine, après la chute de la ville stratégique de Lyssytchansk. Cela au moment où s'ouvre en Suisse une conférence internationale pour préparer la reconstruction à venir du pays.
Publié: 04.07.2022 à 13:19 heures
|
Dernière mise à jour: 04.07.2022 à 13:24 heures
1/2
Le Premier ministre ukrainien Denys Chmygal (à gauche) avec le président de la Confédération Ignazio Cassis et la présidente de la commission européenne, Ursula von der Leyen à Lugano.
Photo: MICHAEL BUHOLZER

L'état-major des forces armées ukrainiennes a annoncé dimanche soir son retrait de la ville de Lyssytchansk, dernier bastion tenu par les Ukrainiens dans la région de Lougansk, reconnaissant la «supériorité» des troupes russes sur le terrain. «Nous continuons de défendre une infime partie [du territoire] de la région de Lougansk de façon que notre armée puisse» préparer une nouvelle ligne de défense, a déclaré lundi matin Serguiï Gaïdaï, gouverneur de cette province que Moscou a annoncé dimanche contrôler totalement.

Selon Serguiï Gaïdaï, des combats avaient lieu près de Bilogorivka, localité limitrophe de la région de Donetsk, à quelques kilomètres à l'ouest de Lyssytchansk.

Après la prise de Lyssytchansk, pièce maîtresse du plan de conquête du Donbass, bassin industriel largement russophone et en partie contrôlé par des séparatistes prorusses depuis 2014, l'armée russe semble désormais concentrer ses efforts sur Sloviansk et Kramatorsk, deux villes majeures plus à l'ouest, pilonnées depuis dimanche.

«Les Russes tuent des civils!» a déclaré lundi matin le gouverneur de la région de Donetsk, faisant état de dix morts, dont deux enfants, la veille dans des frappes russes, à Sloviansk et dans les environs.

Faire bonne figure

Dimanche soir, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a tenté de faire bonne figure, insistant sur les autres lignes de front, où Kiev affirme «progresser», dans les régions de Kharkiv (nord-est) ou Kherson (sud). «Un jour viendra où nous dirons la même chose du Donbass», a assuré le président Zelensky. Alors que la ligne de front se rapproche de Sloviansk, les autorités ukrainiennes appellent désormais les habitants à quitter la région.

Les rues de la ville étaient presque désertes lundi matin, selon des journalistes de l'AFP sur place. Sur le grand marché du centre-ville largement ravagé par un incendie provoqué par un bombardement russe, quelques vendeurs proposaient des produits de première nécessité tandis que d'autres déblayaient des débris calcinés. Des vendeurs et habitants interrogés par l'AFP, certains encore sous le choc, faisaient part de leur inquiétude pour les jours et semaines à venir, alors que l'on peut entendre des bruits de bombardements.

S'appuyer sur une ligne de défense

A Siversk, entre Lyssytchansk et Sloviansk, les forces ukrainiennes semblent vouloir s'appuyer sur une ligne de défense entre cette ville et Bakhmout plus au sud. Les habitants interrogés par l'AFP évoquent des bombardements de plus en plus intenses sur Siversk ces derniers jours. «L'ennemi a intensifié ses bombardements sur nos positions dans la direction de Bakhmout», a confirmé l'état-major de l'armée ukrainienne, dans son premier point lundi matin.

Le ministère de la Défense russe a indiqué de son côté avoir détruit «sept postes de commandement» ukrainiens au cours des dernières 24 heures, «dont celui de la 25e division aéroportée dans la région de Siversk».

Contours de la future reconstruction

Alors que l'issue de la guerre est incertaine, la conférence de Lugano doit tenter lundi et mardi de dessiner les contours de la future reconstruction de l'Ukraine. La «tâche est vraiment colossale» ne serait-ce que dans les territoires libérés, a reconnu dimanche Volodymyr Zelensky, en évoquant la conférence.

Le sommet de Lugano avait été planifiée bien avant la guerre et devait initialement se concentrer sur les réformes en Ukraine et notamment la lutte contre une corruption endémique.

(ATS)

Vous avez trouvé une erreur? Signalez-la