«Un réformateur remporte les élections présidentielles», «De nouveaux accents grâce à Peseshkian?», «Un candidat modéré suscite l'espoir». Lors de l'élection présidentielle du 5 juillet en Iran, Massoud Pezeshkian, chirurgien cardiaque de 69 ans et ancien ministre de la Santé, s'est imposé.
Les réactions dans les médias occidentaux ont été positives: on s'attend à ce que le nouvel élu respecte les droits de l'homme et place son mandat sous le signe de la détente dans ses relations avec l'Occident. Blick vous explique ce que signifie cette élection – et pourquoi ces espoirs sont des rêves naïfs.
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De son côté, l'ancien président iranien Hassan Rohani estime que cette élection offre également l'occasion de relancer les négociations sur le nucléaire, selon le journal «Shargh» citant l'ex-chef du gouvernement. En remportant l'élection, Massoud Pezeshkian s'est imposé par 53,7% des voix au second tour contre son challenger ultraconservateur Saïd Jalili.
Les experts considèrent cette victoire comme un coup porté à l'élite dirigeante conservatrice et un succès pour le camp réformiste relativement modéré, qui s'était tenu à l'écart de la politique ces dernières années.
«Il ne se passera rien», selon un expert
Y aura-t-il la paix avec Israël? L'obligation pour les femmes de se voiler va-t-elle disparaître? Ali Safavi, membre du Parlement iranien en exil et du Conseil national de la résistance iranienne (CNRI) basé à Paris, est catégorique: tout espoir est voué à l'échec. «Il ne se passera rien», déclare-t-il à Blick.
Le programme nucléaire, d'abord: ce dernier relève exclusivement de l'affaire du guide suprême Ali Khamenei. Sur ce sujet, le président n'aura donc qu'un rôle de fonctionnaire. En ce qui concerne le code vestimentaire des femmes, Ali Safavi précise: «Massoud Pezeshkian s'est vanté pendant sa campagne d'avoir édicté des directives strictes avant même le gouvernement et d'avoir imposé le voile aux femmes, non seulement dans les universités, mais aussi dans les hôpitaux.»
Le nouveau président a également promis son soutien aux milices du Hamas et du Hezbollah – et qualifié Qassem Soleimani de fierté de l'Iran et de héros national. Le célèbre commandant de la force Qods appartenant aux Gardiens de la révolution avait été éliminé par les États-Unis dans une attaque de drone en 2020.
Les revendications de la résistance
L'expert estime qu'il n'y aura pas de progrès tant que les exigences suivantes du CNRI ne seront pas satisfaites:
Abolition de l'obligation de porter le hijab et dissolution de toutes les patrouilles qui oppriment les femmes.
Libération de tous les prisonniers politiques et autorisation des commissions d'enquête internationales.
Abolition de la peine de mort et de la torture comme la flagellation, l'amputation et l'arrachage des yeux.
Suppression des restrictions sur Internet et de la censure.
Suppression des représentants du Guide suprême dans les universités.
Dissolution des soi-disant tribunaux révolutionnaires du régime.
Fin de la politique de guerre et du soutien aux groupes supplétifs du régime.
Toute personne élue à un poste quelconque, à quelque niveau que cela soit en Iran, doit faire preuve d'une loyauté sincère envers le Guide suprême, rappelle Ali Safavi. «Massoud Pezeshkian n'est pas différent. Il est fait du même bois que tous ses prédécesseurs. Il a déclaré publiquement qu'il était fidèle au Guide suprême», précise encore le membre du Parlement iranien en exil.