«Meurtres de masse» et «exécutions sommaires»
Le lien trouble entre Ebrahim Raïssi, l'ONU et un génocide commis en 1988

L'ex-président iranien Ebrahim Raïssi, décédé dans un accident il y a un mois, est lié par un expert onusien à un «génocide» en 1988. Dans un rapport publié mercredi à Genève, celui-ci appelle à la fin de l'impunité pour les autres responsables.
Publié: 19.06.2024 à 13:28 heures
L'ancien président iranien Ebrahim Raïssi a souvent été mis en cause pour le massacre de milliers d'opposants alors qu'il était procureur adjoint de la région de Téhéran (archives).
Photo: Vahid Salemi
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ATS Agence télégraphique suisse

L'ex-président iranien Ebrahim Raïssi, décédé dans un accident il y a un mois, est lié par un expert onusien à un «génocide» en 1988. Dans un rapport publié mercredi à Genève, celui-ci appelle à la fin de l'impunité pour les autres responsables.

En décembre dernier, Ebrahim Raïssi avait renoncé à venir en Suisse après le dépôt d'une plainte contre lui pour crimes contre l'humanité. Trois opposants avaient demandé son arrestation, soutenus par plus de 350 personnalités de différents pays.

Membre d'une commission chargé de décider qui serait tué, Ebrahim Raïssi serait responsable du décès de milliers d'opposants en 1988. Il était alors procureur général adjoint de la province de Téhéran.

Le rapporteur spécial de l'ONU sur l'Iran Javaid Rehman, qui ne s'exprime pas au nom de l'organisation, dénonce «les pires et plus horribles violations des droits humains». «De hauts responsables se sont entendus, ont conspiré et ont activement planifié, ordonné et perpétré des crimes contre l'humanité et un génocide contre des ressortissants de leur pays», affirme-t-il.

Il reproche à la commission dont était membre Ebrahim Raïssi des «meurtres de masse» et «des exécutions sommaires, arbitraires et extrajudiciaires». Parmi les crimes contre l'humanité qu'il dénonce figurent des meurtres, extermination, torture, persécution et disparitions forcées.

«Ceux qui ont perpétré des crimes contre l'humanité dans les années 80 et ensuite doivent être poursuivis», dit le rapporteur spécial. Certaines de ces personnes sont toujours au pouvoir, selon lui. Le décès de l'ex-président ne doit pas aboutir au refus de la justice et des réparations pour la population iranienne, affirme-t-il.

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