Scandale à Lima!
Au Pérou, le parquet dépose une plainte contre la présidente dans le cadre d'un «Rolexgate»

Le procureur général du Pérou a présenté lundi devant le Parlement une plainte visant la présidente péruvienne Dina Boluarte dans le cadre de l'affaire dite du «Rolexgate». Les députés doivent désormais dire s'ils ordonnent à la justice de la poursuivre.
Publié: 28.05.2024 à 09:26 heures
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Dernière mise à jour: 28.05.2024 à 09:30 heures
Une plainte a été déposée contre la présidente péruvienne Dina Boluarte, dans le cadre de l'affaire dite du «Rolexgate».
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ATS Agence télégraphique suisse

Une plainte contre la présidente péruvienne Dina Boluarte a été déposée ce lundi par le procureur général devant le Parlement, dans le cadre de l'affaire dite du «Rolexgate».

Pour rappel, Dina Boluarte avait admis devant des enquêteurs avoir commis une «erreur», en acceptant des montres de luxe de son «ami» le gouverneur d'Ayacucho, mais qu'elle les lui avait rendues.

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Le scandale du «Rolexgate» avait éclaté après la diffusion par un site d'informations, La Encerrona, d'une série de photographies la montrant arborant différentes modèles de luxe, alors qu'elle était au gouvernement en 2021 et 2022. Le scandale s'est ensuite étendu à la possession d'autres bijoux et à des placements bancaires.

Elle a comparu à deux reprises devant les procureurs chargés de l'enquête pour enrichissement illicite présumé et défaut de déclaration de patrimoine. Elle fait également l'objet d'une enquête pour corruption passive.

A la fin mars, son domicile ainsi que son bureau présidentiel avaient été perquisitionnés. Sommée de présenter à la justice les objets du délit présumé, trois montres de luxe et un bracelet avaient ensuite été saisis par la justice.

La justice doit encore trancher

Les députés doivent désormais dire s'ils ordonnent à la justice de la poursuivre: «Le ministère public [...] a déposé une plainte constitutionnelle contre Dina Boluarte, en tant qu'auteure présumée du délit de corruption passive au détriment de l'Etat», a indiqué le bureau du procureur général dans un communiqué.

Au Parlement, contrôlé par des députés de droite favorables à Dina Boluarte, la plainte doit d'abord être étudiée en sous-commission chargée des accusations constitutionnelles avant d'être débattue en séance plénière, dans le cadre d'une procédure qui ne prévoit pas de délai précis.

En cas de poursuites, la présidente ne pourra, en vertu de la Constitution, être soumise à un procès avant juillet 2026, date de la fin de son mandat.

Des proches prennent sa défense

«Ce n'est rien de plus qu'un exemple de la persécution systématique en matière fiscale menée contre la présidente de manière inappropriée, anticonstitutionnelle et illégale», a réagi le Premier ministre, Gustavo Adrianzen, sur la chaîne de télévision Canal N.

La présidente est depuis 15 jours confrontée à un nouveau scandale impliquant son frère aîné, Nicanor Boluarte, soupçonné d'être à la tête d'un réseau de corruption qui nommait des fonctionnaires en échange de pots-de-vin, profitant du pouvoir de sa soeur, selon les autorités judiciaires.

Dina Boluarte, dont la cote de popularité est au plus bas, a déjà dû faire face à trois tentatives de destitution de la part de l'opposition minoritaire de gauche au sein du Parlement.

(ATS) 

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