Le chancelier allemand Olaf Scholz a affirmé mardi qu'«aucun soldat» ne serait envoyé en Ukraine par des pays d'Europe ou de l'OTAN, rejetant cette éventualité évoquée la veille par le président français Emmanuel Macron. Olaf Scholz a jugé lors d'une conférence de presse que «ce qui a été décidé entre nous dès le début continue à être valide pour l'avenir».
Il a fait savoir «qu'il n'y aura aucune troupe au sol, aucun soldat envoyé ni par les Etats européens, ni par les Etats de l'OTAN sur le sol ukrainien». «Il est important de toujours s'assurer de cela», a-t-il ajouté à Fribourg-en-Brisgau, estimant qu'il y avait «une très grande unanimité sur cette question» parmi les pays alliés de l'Ukraine.
Macron attaque à l'Allemagne
Olaf Scholz réagissait aux déclarations lundi d'Emmanuel Macron. Le président français a estimé, lui, que l'envoi de troupes au sol en Ukraine ne devait pas «être exclu» à l'avenir, tout en estimant qu'il n'y avait «pas de consensus» à ce stade sur le sujet.
Le chef d'Etat français a aussi paru implicitement s'en prendre à des pays comme l'Allemagne, qui pendant longtemps ont été réticents à livrer certaines armes à Kiev. «Beaucoup de gens qui disent 'Jamais, jamais' aujourd'hui étaient les mêmes qui disaient 'Jamais des tanks, jamais des avions, jamais des missiles à longue portée' il y a deux ans», a lancé Emmanuel Macron.
«Je vous rappelle qu'il y a deux ans, beaucoup autour de cette table disaient: nous allons proposer des sacs de couchage et des casques. Aujourd'hui, ils disent: il faut faire plus vite et plus fort», a encore ajouté le président français. L'Allemagne a longtemps hésité avant de se résoudre l'an dernier à envoyer des chars de combat à l'Ukraine.
Tensions entre Paris et Berlin
Et son ancienne ministre de la Défense, Christine Lambrecht, s'était attirée de nombreux sarcasmes après avoir proposé d'envoyer 5000 casques à l'Ukraine, juste avant le début de l'offensive russe il y a deux ans, alors que Kiev réclamait des armes. Les tensions apparentes sur le sujet des livraisons d'armes entre Berlin et Paris ont été aussi alimentées lundi par des propos d'Olaf Scholz peu avant la tenue de la conférence à Paris.
Le chancelier avait refusé de suivre l'exemple de la France et du Royaume-Uni sur l'envoi de missiles longue portée à Kiev, estimant que cela ne «serait pas raisonnable» car cela pourrait «impliquer» directement l'Allemagne dans la guerre déclenchée par la Russie.
(AFP)