Neufs corps découverts à Nairobi
Un «tueur en série psychopathe» avoue les meurtres de 42 femmes

La police kényane a arrêté un tueur en série psychopathe à Nairobi qui a avoué avoir tué 42 femmes et disposé leurs corps dans une décharge.
Publié: 15.07.2024 à 13:20 heures
Selon les autorités, neuf corps, dont au moins huit femmes, ont pour l'instant été découverts dans la décharge.
Photo: AFP
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AFP Agence France-Presse

La police kényane a annoncé avoir arrêté lundi un «tueur en série psychopathe» qui a avoué avoir tué 42 femmes, après la découverte de neuf corps mutilés dans une décharge de la capitale Nairobi. Collins Jumaisi Khalusha, 33 ans, interpellé dans la matinée à Nairobi, «a avoué avoir attiré, tué et disposé 42 corps de femmes sur le site de la décharge» à Mukuru, dans le sud de la capitale kényane, a déclaré lors d'une conférence de presse le chef de la Direction des enquêtes criminelles, Amin Mohammed.

Selon Amin Mohamed, il a été arrêté devant un établissement «où il était venu assister à la finale du championnat d'Europe de football» qui opposait dimanche soir l'Espagne à l'Angleterre. Selon les autorités, au moment de son arrestation dans le sous-comté de Kayole, dans la capitale kényane Nairobi, le suspect «était en train d'attirer une autre victime».

Une machette a été retrouvée

«Nous avons affaire à un tueur en série, un tueur en série psychopathe qui n'a aucun respect pour la vie humaine», a ajouté le chef de la Direction des enquêtes criminelles. Le suspect a été retrouvé après l'analyse du téléphone portable d'une des victimes. Une machette, «qui selon nous, servait à démembrer les victimes», a été retrouvée lors de la perquisition au domicile du suspect, a poursuivi M. Mohamed, en qualifiant Collins Jumaisi Khalusha de «vampire».

«Malheureusement, et c'est très triste, le suspect a affirmé que sa première victime était sa femme (...) qu'il a étranglée, avant de démembrer son corps et de le déposer» dans la décharge, a-t-il affirmé. Selon les premiers interrogatoires, toutes les victimes ont été tuées «de la même façon», a-t-il précisé. Selon la police, les recherches se poursuivent à la décharge et au domicile du suspect, qui se trouve à environ 100 mètres de la décharge.

Les meurtres se seraient produits entre 2022 et le 11 juillet 2024. Par ailleurs, «un deuxième suspect (...) a été arrêté avec l'un des téléphones d'une des victimes», a précisé M. Mohamed, sans donner plus de détails. Selon les autorités, neuf corps, dont au moins huit femmes, ont pour l'instant été découverts dans la décharge entre le début des recherches, vendredi, et dimanche. L'âge des victimes va de 18 à 30 ans pour les huit premiers trouvés, a précisé Amin Mohamed.

La police en prend pour son grade

Dimanche, la tension était vive autour de cette décharge, où la police a brièvement tiré des gaz lacrymogènes pour disperser une foule de badauds en colère. La police a été vivement critiquée après la découverte des premiers corps dans cette décharge, car celle-ci est située à moins de 100 mètres d'un commissariat. Le chef par intérim de la police nationale, Douglas Kanja, s'était engagé dimanche à mener «des enquêtes transparentes, approfondies et rapides», soulignant que les policiers du commissariat situé à moins de 100 mètres de la décharge avaient été transférés ailleurs.

Vendredi, l'Autorité indépendante de contrôle de la police (IPOA) avait annoncé enquêter sur une éventuelle implication de la police dans ces meurtres. Cette affaire intervient alors que les forces de sécurité kényanes sont sous pression depuis la mort en juin de dizaines de personnes lors des récentes manifestations contre les projets de hausses de taxes du gouvernement. Les ONG accusant la police d'avoir mené une répression disproportionnée en tirant à balles réelles sur les manifestants.

M. Kanja a pris ses fonctions vendredi dernier après la démission de Japhet Koome dans la foulée des manifestations meurtrières de fin juin. Au total, 39 personnes y ont été tuées et plus de 630 blessées, a annoncé la commission nationale sur les droits humains début juillet. Au Kenya, la police est redoutée, et régulièrement accusée de meurtres et d'exécutions extrajudiciaires, notamment dans les quartiers pauvres, mais elle est rarement condamnée.

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