Les poissons toujours menacés
La surpêche recule en Europe, mais pas le dérèglement climatique

La surpêche recule depuis 20 ans en Europe, mais la vigilance doit rester de mise du fait de l'impact du changement climatique sur les populations de poissons. C'est ce qu'a noté mardi l'Ifremer en rendant compte d'un bilan de la Commission européenne.
Publié: 24.05.2022 à 18:45 heures
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Dernière mise à jour: 24.05.2022 à 19:58 heures
Le changement climatique a des conséquences sur la répartition des populations de poissons, leur alimentation et leur croissance.
Photo: Darko Bandic

«Les populations de poissons sont plus abondantes, la pression de pêche diminue», a indiqué Clara Ulrich, directrice scientifique adjointe à l'Institut français de recherche pour l'exploitation de la mer (Ifremer) lors d'une visioconférence organisée à l'occasion de la présidence française du Conseil de l'Union européenne.

Cependant «rien n'est acquis pour le futur», a-t-elle noté, pointant du doigt les «nouvelles menaces climatiques et économiques qui se profilent».

La chimie et la physique des océans changent

À partir des modèles climatiques établis par le GIEC, les scientifiques ont estimé que d'ici la fin du siècle, la baisse de biomasse d'animaux marins pourrait atteindre 20% en moyenne. Le changement climatique a des conséquences sur la répartition des populations de poissons, leur alimentation et leur croissance.

«La chimie et la physique des océans changent et évidemment la vie marine en est directement impactée», a noté lors de la visioconférence Didier Gascuel, chercheur en écologie halieutique à l'institut Agro Rennes-Angers.

Par ailleurs, si la surpêche recule en Europe dans l'ensemble, la situation reste contrastée selon les régions et les populations de poissons.

«La pression de la pêche demeure très élevée»

Pour la zone Atlantique nord-est, moins de 30% des populations de poissons sont surexploitées. La biomasse de poissons est en constante augmentation depuis 2007, en hausse de 33% en 2020 par rapport au début des années 2000 pour les populations de poissons les mieux suivies scientifiquement, voire de 50% en moyenne pour les autres populations dont les suivis sont moins détaillés.

En revanche, en Méditerranée, 29 des 34 populations de poissons évaluées restent considérées comme surexploitées, soit 86%, et de nombreuses espèces restent encore insuffisamment suivies et connues. «En dépit de légers signes d'amélioration ces toutes dernières années, la pression de pêche demeure très élevée», note l'Institut français de recherche pour l'exploitation de la mer dans un communiqué conjoint avec la présidence française de l'UE.

L'objectif de 100% de poissons issus de populations exploitées durablement en 2020 n'est ainsi pas atteint, rappelle le communiqué. «Il faut maintenir les efforts ambitieux de gestion à long terme pour pouvoir maintenir des pêches qui soient durables et résilientes», a conclu Clara Ulrich.

(ATS)

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