Après l'attaque du Hamas contre Israël, les politiques israéliens appellent à des représailles. L'armée mène déjà des contre-attaques sur la bande de Gaza. Mais pour certains, cela ne va pas assez loin.
La politicienne israélienne Revital Gotliw, classée à l'aile droite du Likoud, a demandé publiquement mercredi l'utilisation d'une bombe nucléaire contre le Hamas. Par la même occasion, elle a mentionné le missile Jericho – cette arme nucléaire dont Israël n'a jamais vraiment confirmé l'existence.
Les premiers modèles de Jericho
Et pour cause: un programme d'armement de missiles balistiques sol-sol se cache derrière Jericho. Dès 1963, le missile Jericho-1 a vu le jour. Avec une longueur de 13,4 mètres et un poids de 6,5 tonnes, il était encore relativement petit et léger, comme le montrent les données de l'International Institute for Strategic Studies britannique. En revanche, la fusée pouvait déjà porter une charge d'environ 1000 kilogrammes. Sa portée de 500 kilomètres était plutôt faible. Depuis, le Jericho 1 a été retiré du service.
En 1977, Israël a commencé à développer son nouveau modèle: le Jericho 2. Avec une taille d'environ 14 mètres et un diamètre de 1,35 mètre, le missile était plus grand – mais la charge utile restait la même. En revanche, la fusée pouvait voler beaucoup plus loin: sa portée atteignait 1500 kilomètres. Ce missile a également été retiré du service.
Le Jericho 3, l'arme fatale
Deux décennies plus tard, le développement du modèle actuel, le Jericho 3, a débuté. Ce missile à moyenne portée est toujours en service aujourd'hui. C'est du moins ce que pensent les analystes militaires internationaux. Israël lui-même n'a pas confirmé la possession des missiles Jericho. Selon le Center for Strategic and International Studies (CSIS) de Washington, le Jericho 3 a été testé pour la première fois en 2008. Depuis 2011, il est opérationnel à l'utilisation.
Selon les scientifiques du Lawrence Liuvermore National Laboratory aux Etats-Unis, le Jericho 3 peut transporter une tête nucléaire «entre 5000 et 6500 kilomètres». «Un missile Jericho 3 avec une charge utile allant jusqu'à 1000 kilos pourrait permettre à Israël de mener une frappe nucléaire contre tous les pays du Moyen-Orient (y compris l'Iran), d'Afrique, d'Europe et d'Asie», écrit le site de données militaires Global Security. Mais l'utilisation avec des missiles conventionnels ou des armes à sous-munitions est également possible.
Protégés dans un bunker
La tête nucléaire à l'extrémité du missile pourrait peser entre 750 et 1500 kilogrammes. Son potentiel de destruction serait immense. Le missile est piloté par un système de guidage actif qui adapte en permanence sa trajectoire. Selon les données du CSIS, le mécanisme repose sur une combinaison de données satellites GPS et de navigation inertielle.
Les missiles Jericho sont tirés depuis des systèmes mobiles qui peuvent être déplacés extrêmement rapidement. Pour l'adversaire, il est donc presque impossible de réussir à les détruire. Par ailleurs, les missiles lancés pourraient presque dépasser la vitesse du son. Il serait très difficile de les intercepter en plein vol.
Selon les experts militaires, la grande majorité des missiles Jéricho 3 devrait se trouver sur la base aérienne de Sdot Micha, à environ 40 kilomètres au sud-est de Tel Aviv. C'est là-bas que sont entreposés les missiles et les véhicules de lancement, dans des bunkers souterrains spécialement conçus pour résister aux bombes, écrit le CSIS.