On peut le lire sur son visage: les déclarations de Stormy Daniels ne sont pas au goût de Donald Trump. Au treizième jour du procès qui l'oppose à l'ex-président des Etats-Unis, la star du X a témoigné mardi. Comment ce témoignage va-t-il influencer le futur de l'homme d'affaires dans la tourmente? Les cinq principales conclusions.
Stormy Daniels a mis une gifle à Trump
Il lui avait promis un dîner – mais ils n'ont pas dîné. Il lui a dit qu'elle lui rappelait sa fille, puis il s'est déshabillé, ne gardant que son boxer et un t-shirt. Il a dit qu'il pourrait aider sa carrière en lui offrant une place dans son émission de télévision. Puis il l'a grondée: «Je pensais que tu étais sérieuse», alors qu'elle essayait de partir. Tel a été le récit de Stormy Daniels devant le jury mardi à propos de sa relation avec Donald Trump.
La star du X a accusé Donald Trump de corruption – rien d'autre. Elle affirme sans ambages que les relations sexuelles qu'elle dit avoir eues avec lui en 2006 dans sa suite d'hôtel à Lake Tahoe étaient consenties, même si elles étaient «immangeables». Et pourtant, ses récits font froid dans le dos. Le principal intéressé se contente de faire régulièrement des grimaces et de jurer en chuchotant. Son malaise est palpable.
Difficile de savoir comment les jurés vont accueillir le témoignage de la plaignante. Mais elle aura au moins réussi une chose que d'autres ont toujours voulu faire: mettre une belle raclée à Trump.
Les souvenirs datent et deviennent flous
Bien que fort, le témoignage de Stormy Daniels comporte de réels risques pour le Ministère public. Cela fait maintenant plus de 10 ans qu'elle raconte son histoire sur Trump. Certains détails commencent à devenir flous. Une aubaine pour les avocats de l'accusé, pour qui l'occasion de mettre en doute la mémoire ou l'honnêteté de la témoin s'ouvre doucement.
Au fil de la journée, son témoignage a pris une allure controversée au sein de la salle. Le juge Juan Merchan s'est montré de plus en plus impatient avec les procureurs, a laissé passer de nombreuses objections des avocats de Trump et a exhorté l'actrice à limiter sa description de la rencontre sexuelle. «Répondez simplement aux questions», lui a-t-il dit. Une impatience qui pourrait déteindre sur les jurés.
Des détails inutiles pour le procès
Le procès qui oppose Trump et Stormy Daniels porte sur le paiement d'un éventuel pot de vin, et non sur les relations sexuelles douteuses entre une actrice porno et un riche homme d'affaires. Mais la plaignante n'a pas de relevés bancaires ou d'autres documents commerciaux compromettants à présenter pour étayer les principales accusations portées contre l'ex-président.
«Je suppose que le jury finira par conclure que son témoignage était une partie amusante, mais fondamentalement non pertinente du procès», résume un journaliste du «New York Times».
Trump est sur une pente glissante
Le juge Juan Merchan a déjà accusé l'ancien président d'outrage au tribunal à dix reprises, lui a infligé une amende de 10'000 dollars et l'a menacé à deux reprises d'une peine de prison. Mardi, Trump s'est à nouveau attiré les foudres du juge après que ce dernier a déclaré qu'il avait «juré de manière audible» et «secoué la tête».
Juan Merchan a prié les avocats de Trump de parler en privé avec leur client, sans quoi son attitude pourrait intimider la témoin entendue. «Vous devez lui parler», a déclaré le juge. «Je ne le tolérerai pas.»
Sa campagne électorale est mise à mal
La présence de Trump au tribunal mardi, comme tous les autres jours qu'il passe dans la salle d'audience, sont des jours où il ne peut pas faire campagne. Cette absence est une source fréquente de ses plaintes, mais le témoignage de Stormy Daniels pourrait accentuer son sentiment de perdre son temps.
Car contrairement à son rival Joe Biden, Donald Trump ne peut pas mener de véritable campagne électorale à l'heure actuelle. Et au-delà de ça, les détails intimes fournis par Stormy Daniels pourraient nuire à sa réputation auprès de son électorat: relations sexuelles douteuses, adultère et achat du silence... un cocktail bien désagréable pour l'ex-président.