Elles sont le cauchemar de tous les plagistes: les méduses! Cet été, elles se répandent dans de nombreuses stations balnéaires du sud de l'Europe, notamment en Italie et en France.
C'est particulièrement pénible pour les baigneurs: les tentacules de la méduse vous brûlent la peau et leur poison urticant déclenche une réaction immédiate qui rougit l'endroit touché. Ces traces deviennent douloureuses et peuvent démanger.
En Italie, la côte adriatique autour de Trieste est particulièrement touchée. La méduse Rhizostoma pulmo, ou poumon de mer - considérée comme l'une des plus grandes espèces de la Méditerranée - peuple les côtes en gigantesques bancs.
«On ne peut pas aller se baigner»
Stefan Clopath, un lecteur de Blick, a contacté cette semaine nos collègues alémaniques depuis Cavallino en Italie. «C'est l'horreur ici avec les méduses. On ne peut pas aller à la mer sans toucher les animaux», nous dit-il.
Le soir, les méduses mortes s'échouent et restent là, poursuit le vacancier. Pour les exploitants de la plage, c'est effectivement un énorme problème. Ils essaient, en partie avec des bateaux et des filets, de débarrasser les zones de baignade des méduses, mais sans grand succès. Ils ne peuvent donc qu'espérer que le courant change et que les animaux marins soient repoussés dans l'autre sens, vers le large.
Douleurs après deux semaines
La station balnéaire italienne de Lido di Jesolo est également concernée. La mère de Sonja Emmenegger, une lectrice du Blick, y passe ses vacances. Elle signale: «Alerte aux méduses! Elles sont bien visibles dans l'eau, de nombreux vacanciers évitent donc d'y aller.»
Les baigneurs de la mer Ionienne sont également victimes de ces bestioles. Les stations balnéaires de Lecce et Salento sont fortement touchées. Sur la côte amalfitaine, les observations de méduses se multiplient également. Les plages françaises ne sont pas non plus épargnées et divers bords de mer en Corse et des stations balnéaires de la Côte d'Azur sont concernées.
Depuis la mi-juin, la méduse couleur mauve Pelagia noctiluca s'est fortement multipliée au large des côtes de la Corse et de la Côte d'Azur, empêchant les touristes de se baigner sur de nombreuses plages du sud de la France. L'Italien Simone Martini en sait quelque chose. Il a été touché sur une plage d'Ajaccio, en Corse. «Deux semaines après, la piqûre me fait parfois encore mal», rapporte-t-il à propos de la blessure sur son front.
Comment soulager une piqûre?
Les conseils pour soulager la douleur ne manquent pas, mais l'océanographe Fabien Lombard a des doutes sur la plupart de ces méthodes: «Faire pipi sur la plaie n'aide certainement pas», alerte-t-il en riant. L'expert du Laboratoire d'Océanographie de Villefranche-sur-Mer avertit aussi qu'il ne faut surtout pas «rincer la zone touchée à l'eau de mer» ou «la frotter avec du sable».
Les méduses Pelagia noctiluca tirent de minuscules harpons contenant un cocktail toxique à partir de capsules urticantes situées sur leurs tentacules.
«Les méduses sont aveugles et piquent donc tout ce qu'elles rencontrent pour voir si elles peuvent le manger. Elles injectent une neurotoxine pour paralyser leur proie et des enzymes pour la digérer», explique l'océanographe.
D'où vient cette prolifération?
Selon les biologistes, plusieurs facteurs peuvent expliquer cette prolifération de méduses. Le réchauffement climatique et donc de l'eau joue un rôle décisif. En effet, celui-ci favorise l'activité de reproduction et donc la multiplication des méduses.
D'un autre côté, la surpêche augmente l'apport de nourriture et la croissance des méduses, qui doivent partager leur nourriture planctonique avec de moins en moins de poissons. Pour Lovina Fullgrabe, de l'institut de recherche marine corse Stareso, la surpêche des thons et des tortues de mer, qui se nourrissent tous deux de méduses, est également l'une des hypothèses les plus plausibles pour expliquer la présence de plus en plus fréquente de méduses sur les bords de plage.