Donald Trump a intensifié ses invectives contre la vice-présidente Kamala Harris. Dernier exemple en date: lors d'un échange avec des journalistes américains Donald Trump a affirmé que sa rivale démocrate, Kamala Harris, née d'un père jamaïcain et d'une mère indienne, était «devenue noire» pour des raisons électoralistes.
L'insulte contre l'identité ethnique de Kamala Harris était du Trump tout craché. Depuis maintenant dix ans, le républicain de New York provoque par des attaques verbales en espérant que ses adversaires se laisseront provoquer. Mais la démocrate n'a pas réagi pas comme Trump l'avait espéré.
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En effet, elle est restée calme et a laissé glisser la déclaration. La vice-présidente renonce à ce que Trump espérait: de l'indignation. Kamala Harris a laissé Trump s'enfoncer tout seul et pousse ainsi le républicain dans ses retranchements.
Kamala Harris, chaotique ou candidate parfaite?
Depuis maintenant deux semaines, elle est la candidate démocrate à la présidence et a mené une campagne électorale jusqu'ici impeccable. Kamala Harris est une femme qui ne fait pas d'erreurs.
Elle était pourtant précédée d'une réputation de campagne chaotique, incapable de formuler des messages tangibles, chancelante lorsqu'elle était attaquée.
Rien de tout cela n'est ressorti jusqu'à présent. Au contraire, elle parait sûre d'elle, réfléchie et calme. Tout semble se passer comme prévu.
Kamala Harris parvient à ce résultat avec la même équipe de conseillers qui s'occupait encore récemment de la campagne électorale du président américain Joe Biden. Une campagne électorale qui a plongé les démocrates dans la léthargie. Aux dernières nouvelles, même les membres les plus fidèles du parti doutaient d'une victoire électorale.
La léthargie fait place à un regain d'énergie
Mais Kamala Harris a embrasé le parti et sonne son réveil. La léthargie a fait place à un regain d'énergie, un élan nécessaire pour mener à bien une campagne électorale américaine.
Cette énergie se traduit de plusieurs façons. D'abord par les centaines de millions de dollars que Kamala Harris a pu récolter en peu de temps grâce à de petits dons, durant des meetings zoom auxquels ont participé jusqu'à 100'000 personnes. Ensuite par le suspense qu'elle a réussi à susciter autour de la question de son candidat à la vice-présidence. Et enfin dans les encouragements de toutes les personnalités du parti – des Clinton, des Obama et de Jimmy Carter, ancien président de 99 ans qui a déclaré vouloir vivre assez longtemps pour pouvoir voter Kamala Harris.
La démocrate Kamala Harris exaspère le républicain Trump avec un simple mot
Kamala Harris a participé à plus de meetings de campagne au cours des 14 derniers jours que Joe Biden pendant toute l'année. Elle tient des discours bien formulés qu'elle lit habilement sur un prompteur. Elle renonce délibérément aux interviews télévisées, car il lui arrive de faiblir lorsqu'elle s'exprime spontanément. Elle ne laisse ainsi pas derrière elle des extraits vidéo qui pourraient offrir une ouverture à ses ennemis politiques.
Manque d'ouverture pour attaquer
Cette ouverture manque aux républicains. Le parti, jusqu'à récemment sûr de sa victoire, semble déstabilisé. Trump a pourtant doté son équipe de conseillers qui sont tous considérés comme excellents et qui maîtrisent leur métier. Ils ont eu suffisamment de temps pour s'adapter à Kamala Harris. Le retrait de Joe Biden se profilait depuis des semaines. Même chose pour sa succession au président vieillissant en tant que candidate.
Trump serait à la fois surpris et frustré par le soutien dont bénéficie Kamala Harris et par les nombreux fonds qu'elle collecte, rapportent des personnes proches de lui au «Wall Street Journal». Comme par le passé, Trump semble perdre son sang-froid à cause de quelques vents contraires. Au lieu de tacler la vice-présidente sur ses opinions de gauche et son statut de «copilote de Biden», ce qui serait attendu, il s'en prend à ses origines.
Cette attaque est arrivée comme un cheveu sur la soupe. Les démocrates ont trouvé un mot approprié qui a fait le tour du monde: «weird», bizarre. Le duo républicain Trump et le vice-candidat J.D. Vance mène sa campagne de manière étrange.
Une campagne autour des personnalités plutôt que des contenus
Kamala Harris et son parti mènent, eux aussi, une campagne électorale qui ne mise pas sur les contenus, mais sur la personnalité de son rival. Elle est dépeinte comme imperturbable, lui comme un rustre.
Elle ne veut pas parler des prix élevés dans les supermarchés et à la pompe à essence, des conditions à la frontière du pays ou de la récente panique sur les marchés boursiers. Au lieu de cela, sa pondération lui permet d'être mieux perçue par les quelques électeurs encore indécis que les gesticulations incohérentes de Trump.
Une stratégie qui, selon les sondages, semble actuellement porter ses fruits. Certes, Trump est toujours en tête dans la plupart des États clés, mais son avance diminue partout, parce que Kamala Harris n'a pas commis d'erreurs.
Bien sûr, tout pourrait changer d'ici le 5 novembre. Cette élection promet donc encore de nombreuses surprises.