Les démocrates savourent leur avance
Kamala Harris exaspère Donald Trump avec un simple mot

En utilisant le mot «bizarre», les démocrates piquent avec justesse Donald Trump et J.D. Vance. Alors que les républicains réagissent avec colère, les démocrates savourent leur avantage inattendu dans la campagne électorale. Analyse.
Publié: 01.08.2024 à 16:57 heures
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Dernière mise à jour: 02.08.2024 à 13:46 heures
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Kamala Harris devrait devenir la prochaine présidente des Etats-Unis. C'est en tout cas ce que souhaitent les démocrates.
Photo: IMAGO/NurPhoto
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Chiara Schlenz

Les républicains américains ont vécu une semaine difficile. Le colistier de l'Ohio J. D. Vance, récemment choisi, doit se défendre contre de graves et étranges accusations. Par exemple: en février dernier, l'homme avait repartagé sur X un post d'une femme «en train de se faire violer par un dauphin et d'en profiter».

Parallèlement, le candidat à la présidence Donald Trump est vivement critiqué pour ses déclarations racistes sur son adversaire Kamala Harris. En effet, le républicain a accusé la démocrate d'être «devenue Noire» après s'être auparavant définie comme Indienne.

Du pain bénit pour les démocrates. Que dit l'équipe autour de Kamala Harris à propos des nombreux dérapages républicains? «Les républicains sont un peu bizarres», entend-on dans le camp démocrate - «They are weird», en anglais. Au premier abord, cela ne ressemble pas au KO du siècle, mais avec cette nonchalance, les démocrates mettent les républicains dans une situation rhétorique difficile.

Tout a commencé par une interview télévisée

Tout a commencé avec Tim Walz, le gouverneur de l'État du Minnesota, qui est également considéré comme le possible colistier de Kamala Harris. La semaine dernière, il a qualifié Donald Trump et J.D. Vance de «tout simplement bizarres» lors d'une interview sur MSNBC.

Il a aussi utilisé ce terme lors d'une interview sur CNN – cette fois-ci en référence aux mentions répétées de Donald Trump au tueur en série fictif Hannibal Lecter. Il se questionnait sur la raison pour laquelle le républicain a mentionné Lecter et le film «Le silence des agneaux» dans son discours à la convention nationale des républicains. Mais c'est tout de même «bizarre».

Tim Walz, originaire du Minnesota, pourrait désormais devenir le nouveau vice-président de Kamala Harris. C'est d'ailleurs lui qui a réussi le nouveau coup de pub pour les démocrates.
Photo: IMAGO/ZUMA Press Wire

Le lendemain de l'interview de Tim Walz, la campagne de Kamala Harris s'est emparée du terme. Dans plusieurs communiqués de presse, ils ont qualifié J.D. Vance de «bizarre», et Kamala Harris elle-même a utilisé le même terme pour qualifier Donald Trump et ses idées lors d'une manifestation de bienfaisance. «C'est bien comme ça qu'il faudrait appeler ça, non?», a-t-elle demandé à la ronde, visiblement rhétorique.

Les républicains ne peuvent pas se défendre

Et les républicains écument de colère. Cela peut paraître un peu bizarre que ce soit un terme aussi anodin qui ait un effet aussi important sur ces deux hommes qui, d'habitude, aiment se défouler verbalement... et le plus brutalement possible.

Mais Donald Trump et J.D. Vance ne parviennent tout simplement pas à faire un come-back correct. Eux et leurs alliés ont réagi de la plus basse manière: ils ont simplement repris les mêmes termes. Mauvaise imitation. Donald Trump Jr., le fils aîné de l'ancien président, a demandé lundi sur X: «Vous savez ce qui est vraiment bizarre? Les politiciens comme Kamala.»

Cela a surtout des répercussions négatives pour J.D. Vance, qui doit se défendre contre des terribles accusations.
Photo: Getty Images

Il semble que les démocrates aient réussi un coup de publicité grâce à ce petit mot. Non seulement les républicains ne peuvent guère s'opposer à ce terme, mais il s'est rapidement établi parmi les partisans de Kamala Harris.

Kamala Harris dépasse Donald Trump dans les Swing States

Et cette campagne pourrait effectivement avoir de l'effet. Les derniers sondages de l'agence de presse Bloomberg montrent que Kamala Harris a dépassé Donald Trump dans les Swing States très disputés (c'est-à-dire les États américains qui ne sont ni traditionnellement démocrates ni républicains). Dans le Nevada, l'Arizona, le Wisconsin et le Michigan, elle mène chaque fois d'au moins deux points de pourcentage. D'autres sondages montrent tout de même un coude à coude dans ces États importants.

Se remettre de cette situation pourrait s'avérer difficile pour Donald Trump et J.D. Vance. Ils étaient prêts à affronter l'âge et la faiblesse de Joe Biden. Aujourd'hui, certains soutiens de Donald Trump tentent instinctivement d'utiliser l'origine et le sexe de Kamala Harris contre elle, en la qualifiant de femme et de femme noire. Une campagne basée sur un racisme et une misogynie non dissimulés, visant à faire passer la démocrate pour quelque chose d'étranger à la «vraie» Amérique. 

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