Mardi, l'Ukraine a connu les plus violents tirs de missiles depuis l'invasion russe. Les destructions sont massives: par moments, 10 millions de personnes ont été privées d'électricité. Selon les données de l'Institute for the Study of War (ISW), les Russes ont eu recours à de très nombreuses armes de haute précision.
Mais l'envahisseur aurait trop usé de ses forces. L'ISW estime que l'armée de Vladimir Poutine ne peut plus continuer à détruire les centrales électriques et les systèmes d'approvisionnement à un tel rythme. Jusqu'à aujourd'hui, 50% de l'infrastructure énergétique ukrainienne a été mise hors circuit, selon Sky News.
Possible pause hivernale...
Il n'est pas encore possible de dire si cela signifiera un cessez-le-feu cet hiver. Mais des indices pourraient l'indiquer: le président des chefs d'état-major aux Etats-Unis, Mark Milley, a déclaré à la chaîne CNN que l'armée russe était «vraiment gravement touchée» après presque neuf mois de guerre au cours desquels le Kremlin n'a atteint presque aucun de ses objectifs.
«Il pourrait y avoir une solution dans laquelle les Russes se retireraient politiquement», a insisté Mike Miley lors d'une conférence de presse après les attaques de missiles. Selon les informations actuelles, les troupes russes ne pourront pas lancer de grande offensive. «Ils vont probablement faire une pause hivernale pour gagner du temps», avait déjà déclaré l'expert militaire Georg Häsler le week-end dernier lors d'un entretien avec Blick TV.
... pour reconstituer les stocks
Il y a quelques années, la Russie faisait encore partie des plus grands exportateurs d'armes du monde. Le pays s'approvisionne lui-même, écrit ainsi l'hebdomadaire allemand «Focus». «C'est une question de sécurité nationale de pouvoir renoncer à l'avenir aux importations d'armements», avait alors déclaré le chef du Kremlin, cité par le magazine économique allemand «Wirtschaftswoche».
Mais lorsque tous les missiles sont tirés, l'industrie de l'armement ne peut plus suivre. La Russie pourrait alors, comme par le passé, jouer la montre pour reconstituer ses stocks d'armes. Toutefois, le Ministère britannique des affaires étrangères dit ne voir encore aucun signe de pause. D'autant que la Russie négocierait déjà le prochain accord d'armement avec l'Iran. Un cessez-le-feu complet semble donc improbable.
Pour l'Ukraine, le danger des attaques aériennes demeure: il reste les drones et les missiles balistiques. Une fois lancés, ces derniers ne peuvent plus modifier leur trajectoire, ce qui entraîne davantage de dommages collatéraux. Moins précis, mais tout de même redoutable...