Les athlètes du monde entier attendus à Paris pour les Jeux olympiques ne s’attendaient sans doute pas à être ainsi instrumentalisés politiquement par Emmanuel Macron. C’est pourtant ce qu’a fait le président français, en annonçant d’emblée, lors de sa première allocution télévisée depuis sa dissolution de l’Assemblée nationale le 9 juin, qu’il ne nommera pas de nouveau Premier ministre avant la fin août.
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Et encore: ce délai pourrait très bien courir jusqu’à la fin des Jeux paralympiques, à la mi-septembre. Exit donc, le rêve de la gauche unie d’imposer un gouvernement au chef de l’État. Fait symbolique: celui-ci n’a même pas cité le nom de la candidate avancée dans la soirée par le Nouveau Front Populaire (NFP): Lucie Castets, une haute fonctionnaire qui dirige les finances de la ville de Paris.
La solution olympique a bon dos. Et Emmanuel Macron entend bien l’exploiter au mieux. En rappelant à plusieurs reprises la responsabilité que constitue le fait d’accueillir les Jeux qui s’ouvriront ce vendredi 26 juillet par une cérémonie sur la Seine désormais archi-confirmée, Emmanuel Macron a fait ce qu’aucun président avant lui n’avait osé.
Affaires courantes
Le pays sera donc dirigé, dans ces moments exceptionnels, par le gouvernement démissionnaire dirigé par Gabriel Attal et maintenu «en affaires courantes», au nom de sa connaissance des dossiers. L’Assemblée nationale fracturée? C’est à elle de surmonter ses différences. «Je demande à tous les partis qui ont fait obstacle au Rassemblement national de travailler ensemble durant cet été, durant les semaines qui viennent. J’ai choisi la stabilité. Ce gouvernement en affaires courantes restera au moins jusqu’à la mi-août. Avec les Jeux olympiques, nous ne sommes pas en situation de pouvoir changer les choses.»
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Sur le plan des annonces faites par Emmanuel Macron, trois sont à retenir: deux sportives, et l’une politique. La politique d’abord: Jean-Luc Mélenchon, le leader de la France Insoumise (LFI, gauche radicale) n’obtiendra pas la médaille qu’aurait constituée, pour lui et sa formation, la nomination d’un Premier ministre de gauche. La théorie du tribun de LFI selon laquelle la coalition de gauche est sortie gagnante des urnes le 7 juillet a été battue en brèche par le chef de l’Etat. Même s’il a reconnu aussi avoir «perdu» lors du scrutin législatif, celui-ci a surtout fait la leçon à ses interlocuteurs.
Non au RN
«Les Français ont fait au second tour le choix de ne pas confier le pays au Rassemblement national. Ils ont demandé à toutes ses forces politiques de travailler ensemble. Monsieur Chassaigne, du Nouveau Front Populaire, n’a ensuite pas été élu président de l’Assemblée nationale. Il est donc faux de dire que le Nouveau Front populaire a une majorité. Cette coalition est à cent voix d’une majorité absolue.» Circulez, rien à voir: la crise demeure et ce n’est pas la sortie gauche que Macron prendre pour sortir du tunnel…
Céline Dion et Marie-José Pérec
Côté sportif, deux annonces. Elles n’ont pas été confirmées à 100% par le président, mais presque. Céline Dion, arrivée à Paris ces jours-ci, chantera bien lors de la cérémonie d’ouverture. Et Marie-José Pérec, double championne olympique, sera sans doute l’ultime porteuse de la flamme vendredi soir. La cérémonie, panorama sportif et historique, aura bien lieu sur la Seine, du pont d’Austerlitz au Trocadéro. La cérémonie d’ouverture des Jeux paralympiques, le 28 août, aura lieu pour sa part place de la Concorde.