Exit la polémique sur Aya Nakamura, dont Emmanuel Macron a confirmé voici quelques jours qu’elle chantera sans doute pour la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques de Paris 2024. Exit le pugilat sur l’adéquation entre cette chanteuse franco-malienne connue dans le monde entier, dont les vidéos affichent des centaines de millions de vues sur Youtube au compteur, et l’image que la France souhaite donner d’elle-même le 26 juillet prochain.
Place aux inquiétudes concrètes. Place à la peur. Alors que l’escalade menace de se poursuivre entre l’Iran et Israël, et que l’Ukraine est en feu, est-il raisonnable d’envisager 300'000 spectateurs massés sur les deux rives de la Seine pour voir le défilé d’ouverture sur des barges, où toutes les délégations auront pris place?
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Emmanuel Macron a donc dû faire une concession. Son intervention sur le plateau de BFM TV, ce lundi 15 avril, visait à faire passer un message festif et populaire. Oui, la France va se réveiller! Oui, l’Olympisme va prendre ses marques dans une capitale aujourd’hui engloutie sous les échafaudages et les barrières des chantiers! Sauf que l’agenda n’est pas celui-là. La menace terroriste pourrait bien faire son grand retour, si l’Iran subit de nouvelles frappes d’Israël, après avoir lancé des dizaines de drones et de missiles contre l’État hébreu.
Or un défilé sur la Seine est une cible parfaite. Au moins trois heures de parade, sans possibilité d’évacuer les barges à grande vitesse en cas d’attentat. Imaginez le spectacle d’une péniche olympique en train de couler dans ce fleuve que le président français a, en outre, promis de rendre «nageable» pour les épreuves de triathlon et de natation libre. La France entière offrirait ses plaies aux yeux du monde.
Il faut donc un plan B. Et un plan C. C’est sur ceux-là, ces parades alternatives, qu’Emmanuel Macron a finalement décidé de s’exprimer. Aya Nakamura fera-t-elle partie du casting, quel que soit l’endroit retenu? Sans doute. Le Chef de l’État a très envie de la voir chanter les plus célèbres refrains d’Edith Piaf. Mais où? Deux lieux sont désormais envisagés. Le premier est le palais de Chaillot, au Trocadéro dont l’esplanade fait face à la Seine et à la Tour Eiffel, avec le Champ de mars dans le prolongement. Le second est, tout simplement le Stade de France, à Saint-Denis. Si telle était l’option retenue, pour des raisons de sécurité, il s’agirait d’un retour à la normale pour la France qui espérait défrayer la chronique. Toutes les cérémonies d’ouverture des JO, jusque-là, ont eu lieu dans le stade principal de la compétition.
Et l’émotion populaire? Et la fête qui doit déferler sur la France pendant les trois semaines d’épreuves? Là, tout est compliqué, et les menaces sécuritaires n’arrangeront évidemment rien. Pour l’heure, les réservations en provenance de l’étranger sont en de ça des prévisions. Huit millions de billets ont été vendus à ce jour, pour les épreuves qui se dérouleront jusqu’au 11 août. Un sujet en or pour le débat de la semaine au comptoir de l’Helvétix Café, le podcast de Blick qui décrypte chaque semaine le pays d’Astérix en version helvétique. Une conversation ô combien piquante et animée, menée par Richard Werly avec la journaliste Catherine Schwaab et l’essayiste François Garçon. Pour ou contre Aya? Pour ou contre les JO? Sans surprise au pays de Voltaire, le débat est l’épreuve qui, avant les jeux, se porte le mieux!
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