Cette fois, c’en est trop. Emmanuel Macron a enfin répondu à tous ceux qui, sur Internet, moquent depuis des années son épouse en affirmant, vidéos et mensonges grossiers à l’appui, que son épouse Brigitte est transgenre. Et pour donner une solennité à sa réponse, le président français l’a formulé lors de la cérémonie d’inscription de l’interruption volontaire de grossesse (IVG) dans la Constitution, après le vote du Parlement réuni en Congrès lundi 4 mars au château de Versailles.
«La pire des choses, ce sont les fausses informations et les scénarios montés, avec des gens qui finissent par y croire et qui vous bousculent, y compris dans votre intimité», a commenté Emmanuel Macron en cette journée symbolique à deux titres. Parce qu’elle sanctuarise le droit à l’avortement dans la loi fondamentale en France. Et parce que cette cérémonie avait eu lieu ce vendredi 8 mars, journée internationale des luttes des droits des femmes.
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Oui, trop, c’est trop, et la justice doit maintenant faire son œuvre. Brigitte Macron est, depuis l’élection de son mari à la présidence en mai 2017, l’objet d’une foule de rumeurs. D’abord en raison de la différence d’âge des deux époux (elle a 70 ans, lui 46), qui se sont connus lorsque le Chef de l’État était jeune élève dans le lycée d’Amiens où enseignait Brigitte Auzière, du nom de son premier mari, décédé en 2020 à 68 ans.
Les accusations d’une médium
Mais c’est ensuite sur un autre sujet que les rumeurs les plus folles ont prospéré, alimentées par des personnages comme Delphine Jégousse (nom d'emprunt), une médium basée en Normandie devenue Youtubeuse dont les vidéos prétendent expliquer le changement de sexe de la première dame de France. Brigitte Macron transgenre: les réseaux sociaux sont pleins de ces accusations contre lesquelles le président français a finalement réagi. «Contre ce machisme, il faut utiliser le droit, la justice», a-t-il annoncé, appelant à un renforcement de l’ordre public numérique sur les réseaux sociaux. «Un formidable lieu d’expression des plus fous», qu’il estime encore être «sans règles.»
Le problème, pour Emmanuel Macron et son épouse, est que la justice a en partie calé. En février 2022, Brigitte Macron avait en effet porté plainte à deux reprises contre deux femmes – dont Delphine Jégousse – qui seraient à l’origine des rumeurs transphobes à son encontre. L’une pour «atteinte au respect de la vie privée et au droit à l’image». La seconde pour «diffamation publique». La première plainte a été annulée le 9 mars 2023 par le tribunal judiciaire de Paris pour «mauvaise qualification des faits». La seconde a conduit à la condamnation des deux femmes incriminées en première instance en février 2023, puis en appel en juin 2023.
Le président dans l’arène judiciaire
Parmi les séquences les plus virales sur internet, dénoncées par la famille Macron et retenues par la justice comme preuve de la «diffamation», figure un entretien diffusé sur internet durant lequel les accusatrices de la première dame évoquent des interventions chirurgicales qu’aurait subies Brigitte Macron, prétendant qu’elle ne serait pas la mère de ses trois enfants, et donnant des informations personnelles sur son frère.
Cette entrée dans l’arène judiciaire du président de la République en personne – garant de l’indépendance de la justice – confirme l’offensive familiale en cours, à un mois de l’anniversaire de Brigitte Macron le 13 avril. Voici quelques jours, la fille de cette dernière, Tiphaine Auzière, avocate âgée de 40 ans a publié un premier roman «Assises» ( Ed. Stock) dans lequel elle aborde la question des violences domestiques. Le livre est dédié à son beau-père Emmanuel Macron, de quelques années seulement son aîné: «À Emmanuel, qui m’a montré que rien n’est impossible.»
Tiphaine Auzière, parole à la défense
L’intéressée a ensuite pris la défense du couple présidentiel dans les colonnes de Paris Match en affirmant, à propos de la vie privée de Brigitte et Emmanuel Macron, qui se sont mariés le 20 octobre 2007 au Touquet, ville balnéaire du nord de la France où la première dame conserve une résidence familiale: «J’ai beaucoup appris sur la nature humaine […] Les attaques, les calomnies, les jugements. Nous n’étions pas encore à l’ère des réseaux sociaux, mais nous vivions dans une petite ville. Tout le monde savait tout.»
Les vidéos accusatrices n’ont toutefois pas été supprimées de l’internet et des réseaux sociaux. Elle reste en particulier virale sur le réseau TikTok.