Organisé par la communauté kurde, le rassemblement s'est tenu devant l'église de Saint-Laurent au centre-ville. Sous des drapeaux kurdes et iraniens, les participants ont scandé à de multiples reprises «Jin Jîyan Azadî», le slogan féministe qui signifie «la femme, la vie, la liberté». De grandes photographies de Masha Amini étaient visibles, entourées de fleurs. Une minute de silence a été observée.
Plusieurs personnalités politiques vaudoises ont pris la parole, dont les conseillers nationaux Pierre-Yves Maillard (PS), Léonore Porchet et Sophie Michaud Gigon (Vertes), les députées au Grand Conseil Céline Misiego (POP) et Florence Bettschart-Narbel (PLR) ou encore le syndic de Lausanne Grégoire Junod (PS).
Indignation et émotion
Ils ont toutes et tous exprimé l'importance d'être solidaires avec la mobilisation actuelle des femmes en Iran luttant pour leur liberté. «Ce qui se passe en Iran nous émeut et nous indigne (...) Nous condamnons avec force la répression du régime théocratique iranien», a déclaré M. Maillard.
Masha Amini, Kurde iranienne de 22 ans, est décédée le 16 septembre dernier, trois jours après son arrestation par la police des moeurs pour infraction au code vestimentaire strict de la République islamique qui oblige notamment les femmes à porter le voile.
La colère a éclaté lors de son inhumation et s'est propagée dans le pays. Les manifestations sont devenues les plus importantes en Iran depuis celles de 2019 contre la hausse du prix de l'essence. Elles ont déjà fait une centaine de morts, dont des enfants, selon des ONG. En signe de défi, de jeunes femmes, des étudiantes et des écolières retirent leur voile et font face aux forces de sécurité.
Le mouvement a aussi entraîné des manifestations de solidarité à l'étranger ainsi que des sanctions américaines et européennes visant des responsables iraniens impliqués dans la répression des manifestations. En Suisse plusieurs mobilisations ont déjà eu lieu, notamment à Lausanne, Genève, Berne et Zurich.
(ATS)