Applaudis par certains badauds, les manifestants s’en sont pris directement au guide suprême Ali Khamenei et au président Ebrahim Raïssi. Celui-ci est d’ailleurs également accusé d’avoir été associé au massacre de 1988 qui a fait environ 30’000 victimes en Iran.
«Ils sont terroristes, ils doivent s’en aller», criaient encore les manifestants en référence aux dirigeants iraniens qui s’opposent, selon eux, aux femmes. La vague de protestations en Iran est «différente» des précédentes, plus organisée et plus unifiée, a affirmé à l’ATS l’une d’entre eux.
Forte répression du gouvernement
La répression est, elle aussi, «énorme», estime-t-elle. Avec les coupures d’Internet, il est difficile d’avoir des indications sur les proches qui participent aux rassemblements, pour savoir s’ils ont été arrêtés ou non.
Selon la manifestante, le président iranien ne fait «que représenter le système» et pas le peuple. Dans leurs slogans, les personnes présentes ont aussi demandé à l’ONU de les entendre.
Aussi bien le secrétaire général Antonio Guterres que le Haut-Commissariat aux droits de l’homme ont relayé leur préoccupation. Le second a demandé des investigations indépendantes, dont plusieurs ONG européennes souhaitent qu’il s’en charge lui-même, et, comme la Suisse, a appelé les autorités à la «retenue».
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Dizaines de morts en Iran
Le gouvernement a admis des dizaines de tués dans la répression. Mais des ONG estiment que le chiffre est bien plus important. Plus de 1200 manifestants ont été arrêtés, selon Téhéran.
La jeune Mahsa Amini avait été arrêtée pour avoir mal porté son voile. Mais des indications laissent penser qu’elle a été violentée par les policiers. Les autorités ont dit qu’elle était décédée naturellement, mais les données médicales et les témoignages montrent le contraire. La répression des manifestations a provoqué ces derniers jours une réprobation grandissante de pays occidentaux.
(ATS)