Zelensky sommé de se soumettre
Trump suspend brutalement l'aide militaire à l'Ukraine

Washington suspend son aide à l’Ukraine, accentuant la pression sur Volodymyr Zelensky. En jeu: un accord économique et des excuses exigées par Donald Trump.
Publié: 05:51 heures
|
Dernière mise à jour: 06:55 heures
Le couperet est tombé: Donald Trump a décidé de suspendre l'aide militaire à l'Ukraine.
Photo: Bloomberg via Getty Images
SOLENE_FACE (1).png
Solène MonneyJournaliste Blick

Après des jours de suspense, le couperet est tombé: lundi 3 mars, Donald Trump a décidé de mettre en pause l'aide américaine à l'Ukraine. Une nouvelle démonstration de force du président américain, qui enfonce le clou après son affrontement verbal avec Volodymyr Zelensky vendredi

«Le président Trump se concentre sur la paix», confie un responsable de la Maison Blanche à Politico. «Nous réévaluons notre aide pour nous assurer qu’elle contribue à une solution.» Il s'agit essentiellement de l'aide militaire déjà approuvée sous l'ancienne administration de Joe Biden et très largement soldée, mais dont il reste encore des équipements et des armes à livrer.

La carotte et le bâton

Trump ne ferme cependant pas la porte aux négociations. Lundi, il a rappelé que l’accord économique sur les minéraux que Zelensky était venu finaliser, restait sur la table. Une manière de faire pression sur le président ukrainien pour qu’il accélère les pourparlers de paix avec Moscou.

Selon un haut responsable de l’administration, l’équipe Trump reste persuadée que la fin de la guerre est proche. Mais avant tout, la rhétorique de Zelensky doit être modérée pour attirer Moscou à la table des négociations. «Vous ne ferez pas venir Poutine si vous l’insultez», tranche-t-il.

Un obstacle de taille

Mais avant une paix historique, un obstacle de taille complique l'équation: l'égo de Donald Trump. Ses conseillers ont continué à marteler lundi qu'il n'y aurait pas d'accord tant que Volodymyr Zelensky ne prenait pas sur ses épaules l'entière responsabilité du fiasco de vendredi dans le Bureau ovale. 

«Ce que nous devons entendre du président Zelensky, c'est qu'il regrette ce qui s'est passé, qu'il est prêt à signer cet accord sur les minéraux et qu'il est prêt à s'engager dans des pourparlers de paix», a insisté le conseiller à la sécurité nationale, Mike Waltz, sur Fox News.

Bataille en coulisses

De son côté, le président américain a continué à marteler que son homologue ukrainien devait être davantage redevable pour l'aide des Etats-Unis: «Je pense simplement qu’il devrait être plus reconnaissant. Ce pays a toujours été à leurs côtés, dans les bons comme dans les mauvais moments.» Il a toutefois tenu à féliciter les dirigeants européens pour leur engagement à augmenter leurs dépenses militaires.

Malgré la tension qui a poussé Zelensky à quitter la Maison Blanche précipitamment, les négociations continuent en coulisses. L’accord sur les terres rares, enjeu stratégique majeur, reste d’actualité. Mais certains alliés de l’Ukraine pressent désormais le président ukrainien de faire un pas vers Trump. Peu après le fiasco de vendredi, Volodymyr Zelensky s'est exprimé à ce sujet, estimant ne pas à avoir à s'excuser.

Zelensky réplique

Réagissant quelques heures plus tôt à une déclaration faite dimanche à Londres, dans laquelle le président ukrainien estimait «qu'un accord mettant fin à la guerre (était) très très lointain», Donald Trump l'a menacé de «ne plus tolérer très longtemps» cette position. «Ce type ne veut pas la paix tant qu’il a le soutien des Etats-Unis»

Zelensky lui a répondu sur X, assurant qu’il souhaitait une paix «le plus tôt possible» et espérant que les Etats-Unis l'accompagnerait sur cette voie. Et, dans une vidéo publiée lundi soir, il a réitéré son appel à fournir à l'Ukraine des garanties de sécurité. «C'est l'absence de garanties de sécurité pour l'Ukraine il y a 11 ans qui a permis à la Russie de commencer l'occupation de la Crimée et la guerre dans le Donbass, puis l'absence de garanties de sécurité a permis à la Russie de lancer une invasion à grande échelle», a-t-il dit.

Contenu tiers
Pour afficher les contenus de prestataires tiers (Twitter, Instagram), vous devez autoriser tous les cookies et le partage de données avec ces prestataires externes.

Dans ce bras de fer, le président ukrainien marche sur un fil. Cherchant à défendre son pays sans s’aliéner son allié américain, il vacille. Reste à savoir s’il parviendra à reprendre l’équilibre… ou s’il chutera définitivement.

Découvrez nos contenus sponsorisés
Vous avez trouvé une erreur? Signalez-la