Le procès pénal de Donald Trump à New York a connu une journée mouvementée lundi en raison de l'attitude d'un témoin de la défense, qui a provoqué l'ire d'un juge resté jusque-là imperturbable.
Robert Costello, un avocat appelé à la barre par la défense de l'ex-président américain, a suscité l'exaspération du juge Juan Merchan, à la réputation d'homme habituellement stoïque, en s'en prenant constamment aux décisions du magistrat.
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«Bon sang»: Robert Costello nargue le juge
A chaque objection des procureurs acceptée par Juan Merchan, Robert Costello a ostensiblement affiché sa désapprobation par des signes de la tête ou des soupirs peu discrets.
Et quand il a réagi à une nouvelle objection acceptée par le juge par un audible «bon sang», Juan Merchan a perdu son calme. «Pardon?», a déclaré le juge, répétant, plus fort, «pardon?». Juan Merchan a alors vertement tancé Robert Costello sur «l'étiquette appropriée» à maintenir dans la salle d'audience.
«Vous me défiez du regard?»
«Si vous n'appréciez pas ma décision, vous ne dites pas 'bon sang'», vous ne dites pas 'à effacer'» des minutes du procès, a-t-il déclaré. «Je suis le seul à pouvoir dire cela.»
Pour autant, Robert Costello ne s'est pas dégonflé, fixant Juan Merchan droit dans les yeux. «Vous me défiez du regard?» a lancé le juge incrédule, avant de décider de l'évacuation du prétoire.
«Le grand public a le droit de savoir»
Donald Trump s'est alors tourné vers son équipe d'avocats, tandis que les journalistes présents dans la salle hésitaient à obéir à l'injonction du juge. «Le grand public a le droit de savoir», s'est exclamé l'un d'entre eux.
Les agents de protection du tribunal ont ajouté au tohu-bohu en ordonnant à la presse de sortir, même si l'entourage de Donald Trump venu soutenir le milliardaire ont vraisemblablement été autorisés à rester.
Juan Merchan, un juge sévère mais juste
Magistrat respecté qui a immigré aux Etats-Unis depuis la Colombie avec ses parents quand il était enfant, Juan Merchan a une réputation parmi les avocats de juge sévère mais juste. Tout au long de ce procès historique et inédit pour un ancien président des Etats-Unis, il a vu défiler dans son tribunal des témoins haut en couleur et a dû décider de les protéger en interdisant à Donald Trump de s'exprimer sur eux, allant même jusqu'à menacer le milliardaire de prison en cas de nouvelle infraction.
A la réouverture au public et à la presse de la salle d'audience par Juan Merchan, la température semblait être redescendue. Robert Costello a adopté alors un air contrit, même s'il a continué de rouspéter tout au long de l'audience. Un peu plus tard, son attitude de défi est revenue face aux questions de la procureure expérimentée Susan Hoffinger, l'exhortant à «parler dans le micro», et provoquant ainsi des réactions étouffées dans la salle. Son témoignage continue mardi.