Donald Trump, ou l'homme aux multiples visages. Cela n'a jamais été aussi vrai qu'en ce moment: que ce soit pendant son procès, lors de ses meetings de campagne et dans ses interviews pour de prestigieux médias comme le magazine «Time», trois personnalités ressortent régulièrement de ses apparitions. Blick les a décortiquées:
L'indécis
Le procès pour le paiement présumé à l'actrice Stormy Daniels contre le silence de cette dernière avant l'élection présidentielle de 2016 est un souvenir vivace du monde à la fois sordide et flamboyant des stars du porno et des mannequins playboy, dans lequel Trump a baigné. Lui, l'ancien entrepreneur qui sillonnait Manhattan et figurait dans sa propre série télévisée «The Apprentice». Téléréalité, immobilier, femmes: Donald Trump a alimenté tous les clichés du millionnaire américain.
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Pendant longtemps, il ne s'est pas intéressé à la politique, mais s'est enregistré au sein du Parti républicain en 1987, pour ensuite devenir membre de l'Independence Party, la branche new-yorkaise du Reform Party, en 1999. En 2001, il est devenu démocrate, puis à nouveau républicain en 2009. En 2011, il n'a été encarté dans aucun parti, avant de se réinscrire comme républicain en 2012. Force est donc de constater que Donald Trump n'est fidèle à personne.
Le populiste
Avec son entrée en politique, l'image de Trump a également changé: le playboy a laissé place au père de famille et au mari fidèle. Le millionnaire avide d'argent s'est mué en chrétien pieux. Un vrai caméléon, aussi bien politique que caractériel.
Seulement voilà, sa première présidence de 2017 à 2021 a révélé la vérité sous le vernis, et ses nombreuses promesses électorales ont volé en éclats. Ainsi, il n'a pas construit de mur à la frontière avec le Mexique, les Etats-Unis continuent de s'asseoir sur une énorme montagne de dettes et il n'a pas pu libéraliser la circulation des armes. Bref; des paroles, sans les actes.
Durant son mandat présidentiel, il a toutefois pu réduire les impôts, modifier l'influence de la Cour suprême et faire revenir aux Etats-Unis certaines troupes déployées à l'étranger, parce qu'il n'a pas déclenché de guerre pendant sa présidence.
En revanche, il n'a pas réussi à unifier son pays autour de son personnage. Le renouveau de l'Amérique est lui, resté au point mort.
L'autoritaire
Ce qui nous amène à une question cruciale: quelle serait la personnalité de Trump si ce dernier était réélu président des Etats-Unis, en novembre prochain? Selon certains, probablement celle d'un dictateur, partageant des projets de «présidence impériale». Et s'il se présente encore comme un homme drôle, plaisantant avec son public lors des meetings de campagne, il laisse également entrevoir ce qui attend les Etats-Unis s'il accédait à la présidence.
Il a par exemple déclaré au magazine «Time» qu'il expulserait plus de 11 millions de migrants et qu'à cette fin, il utiliserait l'armée et des camps d'internement. Il veut en outre permettre aux Etats américains de surveiller la grossesse des femmes et poursuivre pénalement certaines infractions en matière d'avortement. Le Républicain envisage aussi de gracier tous ceux qui avaient pris part à l'assaut au Capitole le 6 janvier 2021.
On ne sait pour l'instant pas lequel de ces trois visages serait celui de Trump lors d'une deuxième présidence. Mais ce qui apparaît clairement, c'est que Donald Trump n'est pas un homme de conviction, mais un opportuniste.
