Escalade... C'est LE maître-mot de la situation actuelle au Proche-Orient. Mais la situation pourrait échapper à tout contrôle depuis que trois Américains ont perdu la vie lundi lors d'une attaque par un drone iranien «Shahed» contre une base militaire américaine en Jordanie.
A lire sur l'Iran
Il s'agit des premières victimes américaines dans la région depuis l'attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre. Dos au mur, le président américain Joe Biden doit maintenant réagir. Trois options sont désormais sur la table du président américain.
Option 1: Montrer les muscles et attaquer l'Iran
Jamais, dans l'histoire, les États-Unis n'ont attaqué l'Iran sur son territoire. Une confrontation entre les deux puissances nucléaires serait la piste la plus dangereuse pour le monde. C'est pourtant ce que demandent plusieurs Républicains de haut rang. La candidate à la présidence Nikki Haley a ainsi demandé au président américain de répondre «avec toute la puissance des forces armées américaines». Et le sénateur Lindsey Graham de lancer: «Attaquez l'Iran. Maintenant. De toutes nos forces.»
Mais l'idée ne semble pas faire l'unanimité au sein même du camp républicain. La star de la télé Tucker Carlson a ainsi lancé «Fucking lunatics» («Putain d'idiots») en réponse à l'élan guerrier de Nikki Haley et de Lindsey Graham. Donald Trump, lui, n'a pas réagi. L'ancien président américain s'est simplement contenté d'assurer qu'avec lui, «on n'en serait jamais arrivé là».
Par ailleurs, si l'Amérique venait à attaquer l'Iran, celui-ci mettrait immédiatement le détroit d'Ormuz sous blocus, entraînant mécaniquement une crise économique mondiale. Environ un quart du volume mondial de pétrole et de gaz transite en effet par ce détroit, contrôlé par l'Iran.
Option 2: Se dégonfler
Les États-Unis jouent un rôle central dans la région, notamment dans la lutte contre les rebelles Houthis qui tirent depuis des semaines sur les navires marchands au Yémen.
La base américaine attaquée a en effet pour but de lutter contre le terrorisme, car elle est située entre la Jordanie, la Syrie et l'Irak, où se trouvent de nombreuses routes de contrebande utilisées notamment par l'EI. Un retrait des troupes américaines livrerait donc la zone en proie aux organisations terroristes.
Bernie Sanders, chef de file de la gauche américaine, exige pourtant que les troupes américaines se retirent du Proche-Orient. Et il n'est plus le seul: «Nous n'avons plus rien à faire là-bas!» scandent désormais les Américains proches des milieux de droite, lassés des décennies de guerre dans la région et des milliards de dollars injectés dans les conflits.
Option 3: Procéder à des frappes sur-mesure
La piste la plus probable serait toutefois que Biden fasse exactement... comme Donald Trump. En janvier 2020, l'ancien président américain avait en effet fait tuer le chef de la Garde révolutionnaire iranienne, Qassem Soleimani, par un drone en Irak. Joe Biden pourrait lancer lui aussi des actions contre certains membres de l'organisation paramilitaire iranienne.
Le président américain pourrait aussi envisager des frappes ciblées contre les grands navires de guerre iraniens actuellement stationnés dans les eaux du Golfe. Ce que l'armée américaine avait d'ailleurs déjà fait en 1988, en détruisant des navires de guerre iraniens lors de l'opération «Praying Mantis» («Mante religieuse»). Mais là encore, un tel scenario affecterait sensiblement le commerce mondial transitant dans la région.