Plus de cent personnes ont été tuées mercredi dans la ville iranienne de Kerman lors d'une attaque «terroriste» présumée. Environ 141 autres ont été blessées, selon les médias iraniens en citant le chef des urgences de la ville.
L'incident s'est produit dans le cimetière des martyrs, où des milliers de personnes assistaient au quatrième anniversaire de la mort du général Qassem Soleimani. Qui était cet homme pour qu'une foule aussi grande lui rendre hommage?
Puissant, plus puissant
Qassem Soleimani, surnommé le «commandant de l'ombre» de l'Iran, était à la tête du Corps des gardiens de la révolution islamique (GRI) depuis 1998. Le 2 janvier 2020, il a été tué par drone sur ordre du président américain de l'époque, Donald Trump. L'ancien président des Etats-Unis avait rendu Qassem Soleimani responsable de plusieurs attentats.
Le chef des gardiens de la révolution était le commandant de la force Qods, une division du GRI principalement chargée des opérations militaires extraterritoriales et clandestines. Il était considéré comme l'architecte des opérations militaires iraniennes en Irak et en Syrie.
Dans ses dernières années, certains analystes le considéraient comme le bras droit du guide suprême iranien, Ali Khamenei, et le qualifiaient de la deuxième personne la plus puissante d'Iran après le guide suprême lui-même.
Il avait les mains partout
Tout au long de la guerre en Irak, la force Qods était responsable de la surveillance de la fabrication et de la contrebande de bombes en Irak. Selon les estimations américaines, ces armes ont été utilisées par les insurgés irakiens contre les troupes américaines, causant au moins 500 morts et plus de 21'000 blessés parmi les soldats US.
En outre, la force Qods a joué un rôle de coordination dans la défense du Hezbollah contre Israël lors de la guerre du Liban de 2006, Qassem Soleimani étant personnellement impliqué dans ces opérations. Le défunt général a également soutenu le Hezbollah et a aidé les peshmergas kurdes et les milices chiites en Irak après la montée de l'État islamique en 2014. Les Iraniens lui attribuent l'intervention en Irak contre l'État islamique.
En 2012, en pleine guerre civile syrienne, Qassem Soleimani avait soutenu le gouvernement syrien et le président Bachar el-Assad, jouant un rôle clé dans les opérations iraniennes et organisant l'intervention militaire russe en Syrie, rapporte à l'époque le «Time Magazine».
Des liens étroits avec le Hamas
Dans les années 2010, Qassem Soleimani et la force Qods ont largement contribué à la victoire du gouvernement irakien sur l'État islamique (2014-2017) et ont soutenu le gouvernement syrien de Bachar el-Assad lors de victoires importantes dans la guerre civile syrienne. Il a joué un rôle crucial dans la sécurisation de l'intervention russe en Syrie en 2015 et a dirigé une opération commando pour sauver un pilote russe.
Le «commandant de l'ombre» a également eu affaire au Hamas. Des représentants de haut rang attribuent à Qassem Soleimani, avec Imad Mughniyeh – ancien homme important du Hamas, la création et l'entretien du vaste réseau de commandement de la guerre des tunnels dans la bande de Gaza.