Une taxe qui ne passe pas
Des centaines de tracteurs d'agriculteurs en colère déferlent sur Londres

Les agriculteurs britanniques ont protesté lundi contre une taxe sur la succession pour les exploitations valant plus d'un million de livres. Craignant de devoir vendre leurs terres familiales, ils ont déferlé sur Londres en tracteur.
Publié: 04:07 heures
Les agriculteurs s'opposent à une taxe de 20% sur les successions qui s'appliquera aux exploitations valant plus d'un million de livres.
Photo: Tolga Akmen
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ATS Agence télégraphique suisse

Des centaines d'agriculteurs britanniques ont manifesté lundi sur leurs tracteurs à Londres pour protester contre une taxe sur la succession annoncée par le gouvernement travailliste. Elle vise certaines exploitations.Assise sur le capot de son tracteur à côté de son frère Richard, Vanessa Hartley brandit un drapeau jaune où il est inscrit: «pas de ferme, pas d'alimentation».

Elle appartient à la septième génération de propriétaires d'un élevage porcin du Oxfordshire, une région située à l'ouest de Londres, «qui est dans sa famille depuis 1892». Et si la valeur de la terre a fortement augmenté depuis, les revenus des agriculteurs eux, «ne permettent pas de payer une taxe de 20%» sur la succession, affirme la trentenaire.

Le gouvernement travailliste a annoncé le 30 octobre, lors de la présentation de son premier budget, que l'exonération des droits de succession sur les exploitations agricoles britannique dont la valeur dépasse un million de livres (1,1 million de francs), ne s'appliquerait plus à partir d'avril 2026. Les exploitations seront désormais soumises à un taux d'imposition de 20%, la moitié du taux habituel des droits de succession.

«La terre est notre entreprise»

«Ce que nous souhaitons c'est un abandon total de la taxe sur la succession», affirme Silas Jack, étudiant ingénieur agronome, qui souhaite reprendre la ferme de son père dans le futur. Selon lui, «la terre est notre entreprise» et non pas un capital privé.

Quelques tracteurs plus loin, Toby Cawston, venu avec des amis agriculteurs, confirme qu'avec cette taxe, il serait contraint à vendre au moment de la succession : «nous ne gagnons pas assez d'argent pour continuer et payer les droits de succession». «Malheureusement il y a peu de chance qu'on nous écoute», regrette-t-il.

C'est la troisième fois que les agriculteurs se rassemblent dans la capitale depuis que la chancelière Rachel Reeves a annoncé cette mesure l'année dernière.

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