Une situation «ubuesque»
Sa voiture est renversée par des émeutiers, elle doit payer un PV!

Comme ailleurs en France, Lyon a été le théâtre d'émeutes après la mort du jeune Nahel. C'est dans ce contexte que la Twingo verte de Lucie a été renversée sur la chaussée par des casseurs. Avec en prime un cadeau de la police lyonnaise pour la jeune femme: une amende!
Publié: 08.08.2023 à 19:58 heures
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Dernière mise à jour: 08.08.2023 à 20:23 heures
La Lyonnaise a découvert sa voiture renversée en consultant ses réseaux sociaux après les émeutes à Lyon.
Thibault Gilgen

Lucie se souviendra longtemps de ce 1er juillet 2023. Quelques jours après la mort du jeune Nahel (tué par un policier le 27 juin à Nanterre), la France est en prise avec de nombreuses émeutes qui embrasent ses villes. À Lyon, des casseurs s’acharnent sur la voiture de la jeune femme de 23 ans et la renverse sur la chaussée. Obstruant le trafic, le véhicule est envoyé à la fourrière. Jusqu'ici, pourquoi pas... sauf que la police a ensuite envoyé un PV à la Lyonnaise, rapporte «Le Progrès».

Cette situation est «ubuesque», se désolent Lucie et sa famille dans le journal français. C’est en prenant par hasard connaissance des images des pillages dans la ville sur les réseaux sociaux que Lucie découvre sa Twingo verte retournée sur le toit. Elle se rend alors immédiatement sur place, sans la retrouver. Un riverain s’inquiétant de son état confus lui indique alors que sa voiture a été emmenée à la fourrière. Ce n'est que quelques jours plus tard que la Lyonnaise reçoit par courrier un avis de contravention de la police municipale pour «stationnement de véhicule gênant l’accès à un autre véhicule ou son engagement».

«Aucune aide et aucune écoute»

Avec l’aide de son père Fernando, elle cherche alors à tirer la situation au clair auprès de la police nationale. Si certains agents se disent «effarés» par la situation, Fernando déplore n’avoir reçu «aucune aide et aucune écoute», lorsqu’ils se sont rendus au poste. Un agent aurait indiqué que la contravention n’aurait rien à voir avec les émeutes, puisqu’elle a été émise le 7 juillet. Or, la date de constatation sur le PV obtenu par «Le Progrès» est bien le 1er juillet, à 9h10.

Pour plaider sa cause, Lucie a écrit à la procureure de la République, à la préfète de la région et au tribunal de police de Lyon. Tout ce beau monde n’a pas daigné lui répondre pour le moment.

«Ce qui m’est arrivé est dur émotionnellement. Cela fait un mois que je gère cette histoire pendant mes jours de repos. J’aimerais être reconnue comme victime et qu’on m’aide financièrement», explique la Lyonnaise qui s’évitera au moins quelques bouchons.

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