Un vaste plan d'aide
L'UE promet de continuer à aider l'Ukraine, mais sans s'engager

Les Européens ont assuré lundi qu'ils continueraient à porter assistance à l'Ukraine, après l'adoption par les Etats-Unis d'un vaste plan d'aide. Ils n'ont toutefois pas annoncé de mesures concrètes, notamment en matière de défense antiaérienne, au grand dam de Kiev.
Publié: 22.04.2024 à 18:45 heures
Le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell a souligné à l'issue de la réunion que plusieurs Etats membres avaient fait part de leur «disponibilité» à fournir une aide en munitions ou sous la forme de systèmes de défense antiaérienne.
Photo: OLIVIER HOSLET

Les ministres des Affaires étrangères et de la Défense, réunis lundi à Luxembourg, ont multiplié les déclarations de soutien à l'Ukraine depuis le vote samedi par la Chambre des représentants américaine en faveur de l'octroi à ce pays de 60,8 milliards de dollars à l'issue de mois de tractations avec les élus républicains.

«Ce n'est pas seulement un moment positif et important pour l'Ukraine mais aussi pour mieux assurer la paix en Europe», a commenté à ce sujet la cheffe de la diplomatie allemande, Annalena Baerbock, à son arrivée à Luxembourg.

«C'est un moment crucial»

«Nous devons aller de l'avant, c'est un moment crucial», a de son côté exhorté la ministre lettone des Affaires étrangères, Baiba Braze. Mais en dépit de l'urgence de la situation, rappelée encore une fois vendredi par le secrétaire général de l'Otan Jens Stoltenberg, aucune annonce concrète n'a été faite à Luxembourg.

«Maintenant que vous êtes tous là autour de la table, il est temps d'agir et non de discuter», a pourtant lancé le chef de la diplomatie ukrainienne Dmytro Kouleba aux ministres européens, dans une intervention en visioconférence. «J'aimerais qu'on décide plus vite», a ensuite lâché, dans l'après-midi, le ministre polonais des Affaires étrangères Radoslaw Sikorski.

«Tout a été dit, il est temps d'agir»

Le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell a souligné à l'issue de la réunion que plusieurs Etats membres avaient fait part de leur «disponibilité» à fournir une aide en munitions ou sous la forme de systèmes de défense antiaérienne.

L'Ukraine, qui rencontre des difficultés sur le champ de bataille, réclame depuis des mois auprès de ses alliés qu'ils lui envoient de nouvelles armes et particulièrement des batteries de défense antiaérienne au moment où les forces russes pilonnent ses villes et ses infrastructures.

«Ce dont nous avons besoin, c'est de passer à l'action, mais parfois il est nécessaire de discuter avant d'agir et c'est ce que nous faisons aujourd'hui», a déclaré la ministre néerlandaise de la Défense, Kajsa Ollongren. «Les choses sont mûres maintenant, tout a été dit, il est temps d'agir», a insisté Josep Borrell.

L'Espagne reste évasive

Les Pays-Bas sont l'un des pays européens qui détiennent des batteries de Patriot, réclamées par l'Ukraine, avec l'Allemagne, la Suède, la Pologne, la Grèce, l'Espagne et la Roumanie, selon un recensement établi de sources diplomatiques. Ces missiles sol-air sont les plus efficaces contre les missiles hypersoniques utilisés par l'armée russe contre les infrastructures ukrainiennes.

L'Espagne est restée lundi évasive sur ses intentions, se bornant à assurer, par la voix de son ministre des Affaires étrangères José Manuel Albares, qu'elle «a toujours fait tout ce qu'elle a pu dans la mesure de ses possibilités» pour aider l'Ukraine.

La Pologne a jugé de son côté qu'il serait préférable d'aller solliciter les pays «d'Europe occidentale» plutôt que ceux proches de «la ligne de front», selon son ministre des Affaires étrangères. L'Allemagne est pour le moment le seul pays à avoir annoncé l'envoi d'une batterie supplémentaire de Patriot à Kiev.

(ATS)

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