«Un manque de respect aux Palestiniens»
Macron démonte le projet fou de Trump et Netanyahu pour Gaza

Emmanuel Macron s'oppose à la proposition controversée de Donald Trump, qui souhaite faire de Gaza «une Côte d'Azur du Moyen-Orient». Le président français insiste sur le respect des Palestiniens et propose une approche collaborative.
Publié: 05:38 heures
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Dernière mise à jour: 07:53 heures
Dans une interview à CNN, Emmanuel Macron s'est fermement opposé au plan pour Gaza de Donald Trump.m
Photo: keystone-sda.ch
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Solène MonneyJournaliste Blick

C'est une première. Le chef de l'Etat français, Emmanuel Macron, s'est prononcé sur la folle proposition de Donald Trump de faire de Gaza la «Côte d'Azur du Moyen-Orient» en excluant les Palestiniens. Interrogé par CNN, le président a balayé l'idée d'un déplacement massif des Gazaouis de leur terre et a appelé au «respect» des Palestiniens. 

«Gaza n’est pas une terre vide, c’est un territoire où vivent deux millions de personnes. On ne peut pas dire à deux millions de personnes: 'ok, maintenant devinez quoi? Vous allez bouger'», tranche Emmanuel Macron lors de cette interview exclusive tournée à l'Elysée jeudi 6 février. «La bonne réponse n’est pas une opération immobilière, c’est une opération politique», ajoute-t-il.

«J’ai toujours réitéré mon désaccord avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu. Je ne crois pas, une fois de plus, qu’une opération aussi massive visant parfois des civils soit la bonne réponse», détaille le chef de l'Etat. En effet, malgré le soutien de la France au droit d'Israël à se défendre après les attaques du 7 octobre 2023, Emmanuel Macron avait critiqué les opérations militaires de l'Etat hébreux à Gaza et au Liban. La France avait ensuite suspendu ses exportations d'armes vers Israël en octobre 2024.

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Quelle solution?

Pour le président français, une réponse «efficace» à la reconstruction de Gaza «ne signifie pas automatiquement que vous devez manquer de respect à la population palestinienne ainsi qu’à la Jordanie et à l’Egypte». Deux pays mis sous pression par Donald Trump pour accueillir les Gazaouis déplacés de force.

Emmanuel Macron en a profité pour rappeler que les Palestiniens tenaient à rester sur leur terre et qu'«ils ont un droit légitime d'y vivre». Quelle alternative propose-t-il? Le président français prône une approche collective impliquant les dirigeants arabes, européens, du Sud et, si Washington le souhaite, les Etats-Unis. L’objectif: repenser ensemble les défis politiques et sécuritaires de Gaza.

Trump, provocateur

La proposition provocatrice du Donald Trump visait à ce que les Etats-Unis prennent le contrôle de la bande de Gaza pour en faire «la Cote d'Azur du Moyen-Orient». Sa déclaration avait été faite à la suite de sa rencontre le 5 février passé avec Benjamin Netanyahou, Premier ministre israélien. Ce dernier soutient «l'idée remarquable» du président américain. 

La confiscation des terres aux Palestiniens, contraire au droit international, a suscité une pluie de critiques de la communauté internationale. Les Nations unies (ONU) ont mis en garde Donald Trump contre un «nettoyage ethnique». En Europe, seul le chef de file de l'extrême droite néérlandaise, Geert Wilders, est sorti du rang pour soutenir le plan du président républicain: «Laissez les Palestiniens s'installer en Jordanie. Problème de Gaza réglé!»

Donald Trump l'affirme: son idée aurait séduit plusieurs pays de la région. Pourtant, les réactions officielles racontent une tout autre histoire. Surtout, son plan ignore les premiers concernés: les Palestiniens, grands oubliés de cette vision géopolitique controversée, restent dans l'angle mort.

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