«Je suis convaincu qu'il s'agit d'une transcription falsifiée. Elle a été inventée.» Pour l'enquêteur en chef Jason Neubauer, c'est certain: la transcription des communications entre les personnes à bord du sous-marin Titan, qui a implosé en juin dernier alors qu'il se dirigeait vers l'épave du Titanic et le navire Polar Prince, est entièrement falsifiée, rapporte le «New York Times».
Le document en question était apparu sur la Toile l'été dernier. Déjà à l'époque, des soupçons quant à sa véracité avaient émergé. Un an après l'accident dévastateur, la certitude est à présent de mise. Seul un point d'interrogation subsiste derrière l'auteur du fameux document.
Le Titan a implosé à 3000 mètres de profondeur
L'équipe d'enquêteurs ne dispose toujours d'aucune indication selon laquelle les occupants du sous-marin Titan auraient été avertis de l'implosion imminente qui leur a coûté la vie, d'après les enregistrements des communications. La pression avait provoqué l'éclatement et la désintégration du submersible de la société Ocean Gate à 3000 mètres de profondeur – en l'espace de quelques millisecondes.
La soi-disant fausse transcription contient des communications détaillées à la minute près, remplies de jargon technique et de descriptions réalistes, dont des abréviations que l'on ne trouve que sur le sous-marin Titan. Ces explications minutieuses visaient apparemment à donner un semblant d'authenticité à l'ensemble du document. L'auteur de ce dernier voulait donc faire croire que la panique s'était emparée de l'équipage du Titan avant que la communication ne soit soudainement interrompue.
«Quelqu'un l'a suffisamment bien fait pour que cela paraisse plausible», a déclaré Jason Neubauer, président du Marine Board of Investigation. L'expert espère que la vérité sur la fausse retranscription pourra apporter un peu de réconfort aux familles des victimes. «Cela ne rend pas les choses moins douloureuses, mais cela peut aider» espère le spécialiste.
Pourquoi la fausse retranscription a-t-elle été mise en circulation?
L'un des premiers experts à avoir émis des doutes sur la transcription est Alfred S. McLaren. L'ancien pilote de submersible de la marine américaine spécule dans le «New York Times» sur les motivations derrière le faux document. «Peut-être que cela a été fait pour exposer l'entreprise Ocean Gate. Ce qui est certain, c'est qu'il était destiné à remuer les proches.»
Ces révélations constituent les premiers résultats d'une vaste enquête qui a débuté l'été dernier. Mais il faudra encore attendre des années avant que le rapport final ne soit rendu public.
