Des paquets de sanctions, des tas d’appels téléphoniques et de fric… Depuis l’invasion de l’Ukraine par Vladimir Poutine, l’Europe soutient l’Ukraine. Pourtant, elle ne fait clairement pas tout ce qui est en son pouvoir pour stopper la Russie, tonne Gustav Gressel, un expert militaire autrichien.
Gustav Gressel analyse les questions de stratégie militaire, notamment en Europe de l’Est et en Russie. Dans son rapport, il ne mâche pas ses mots: il condamne les politiciens de l’Union européenne (UE) et la chancellerie fédérale, comme le rapporte le magazine hebdomadaire «Stern».
En savoir plus sur la guerre en Ukraine
L’attitude des politiques du Vieux Continent serait beaucoup trop hésitante et ils seraient incapables de prendre les choses en main par eux-mêmes. Autrement dit, il affirme qu’ils se reposent sur les États-Unis et les accuse de se comporter des enfants. «Les États-Unis sont obligés de les prendre par la main, comme s’ils étaient des tout-petits.»
Mais Gustav Gressel ne s’arrête pas là. «En Europe, nous avons largement affaire à des dégonflés dans les hautes sphères dirigeantes politiques, tonne-t-il. Ils n’osent pas sauter seuls le moindre obstacle.» En cause: le déséquilibre nucléaire entre les grandes puissances mondiales.
Poutine tentera à nouveau de s’emparer de Kiev
Comment la guerre va-t-elle évoluer selon lui? Le pronostic de Gustav Gressel est très sombre. Il faut s’attendre à une nouvelle offensive massive des troupes de Poutine au printemps 2023, assure-t-il. Et une nouvelle invasion de Kiev n’est pas à exclure. Même si l’expert estime peu probable que les forces armées russes parviennent à s’emparer de la capitale ukrainienne.
Les éventuels combats du printemps devraient continuer à renforcer le moral des Ukrainiens, prédit-il. Et une victoire des troupes de Zelensky resterait un scénario possible. En imaginant un soutien renforcé de l’Occident avec des armes de pointe, soutien totalement indispensable à ce scénario selon le spécialiste.
La «paix victorieuse» de l’Ukraine est importante
Le message qu’il veut faire passer est clair: l’Europe doit selon lui se réveiller et augmenter son soutien militaire à l’Ukraine. Gustav Gressel craint que, dans le cas contraire, les conséquences soient fatales pour l’Europe. «L’alternative au soutien militaire de l’Ukraine sera de mener nous-même la guerre dans dix ans, contre une Russie qui nous envahit.»
Seule une «paix victorieuse» de l’Ukraine – c’est-à-dire un traité de paix dont les conditions seraient fixées unilatéralement – permettrait d’éviter cela, affirme-t-il. La paix durable en Europe serait alors rétablie.