Pendant plusieurs années, Vitaly Brizhaty a travaillé dans la police russe, jusqu’à ce qu’il obtienne en 2021 un poste d’agent de sécurité pour Vladimir Poutine. Il était chargé de surveiller la maison de vacances secrète du dirigeant dans le village d’Oliva, situé sur la péninsule de Crimée, annexée par la Russie.
Le 24 février 2022, le jour de l’invasion russe, Vitaly Brizhaty a déposé une demande de résiliation. Comme celle-ci a été rejetée, le Russe a décidé de fuir la Russie avec sa famille pour s’installer en Équateur à la fin de l’année 2022. Mais selon ses propres dires, il y est désormais traqué par ses anciens collègues.
Personne ne peut s’en approcher
Dans une interview avec CH Media , le Russe raconte le quotidien de Vladimir Poutine en Crimée: «C’est une mini-ville. Il y a un bâtiment administratif dans lequel nous n’avions pas le droit de pénétrer, une armée dédiée, une armurerie, un groupe de plongeurs et des médecins.» Des héliports et des patinoires pour hockey sur glace auraient même été construits dans le petit village pour le président russe.
La mission de Vitaly Brizhaty était de contrôler deux fois par jour si la zone contenait des explosifs et de veiller à la sécurité de Vladimir Poutine à son arrivée. Ce dernier se faisait toujours appeler «le premier» – personne ne l’appelait par son nom. Le travail de garde du corps était rémunéré environ 650 euros par mois.
Le chef du Kremlin n’est venu que deux fois dans cette mini-ville par avion, se souvient l’ex-policier. Finalement, il n’a même pas passé la nuit dans sa maison de vacances. «Vladimir Poutine dissimule soigneusement ses mouvements, même à ses propres collaborateurs, poursuit le Russe. Les seules personnes qui peuvent s’approcher du président russe sont ses gardes du corps, une unité spéciale du service fédéral de sécurité. C’est une élite parmi les élites.»
«Ils arrivent. Prends soin de toi»
C’est d’ailleurs pour cette raison qu’une tentative d’assassinat du dictateur russe serait pratiquement impossible, selon lui. «La sélection des fonctionnaires du service de garde fédéral est organisée de telle sorte que presque tous croient que leur tâche est la bonne», poursuit Vitaly Brizhaty. Selon lui, la guerre a été perçue comme une «bonne occasion de promotion» par un bon nombre de ses anciens collègues.
Vitaly Brizhaty ne voulait pas participer, même passivement, à la guerre contre l’Ukraine. Il craint maintenant pour sa vie en Équateur. Récemment, un ancien collègue lui aurait écrit: «Ils arrivent. Ne me réponds pas et efface mon numéro. Prends soin de toi.»