Son nom semble inoffensif, mais il s'inspire de l'un des animaux les plus féroces et agressifs au monde. Il semble déjà être devenu un cauchemar pour l'armée russe. Le drone terrestre ukrainien «Honey Badger» (connu sous le nom de ratel ou zorille du Cap, en français) a récemment détruit un important pont russe dans la région de Donetsk.
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L'engin, qui ressemble à première vue à une voiture télécommandée, est capable de repérer des cibles ennemies de manière précise et silencieuse et de s'y diriger avec agilité. Son avantage? L'opérateur peut viser une cible depuis un endroit sûr. Les opérations sont surveillées par un deuxième drone en vol, de sorte que l'opérateur dispose d'informations en continu.
«Il peut traverser n'importe quel terrain»
Les troupes ukrainiennes utilisent «Honey Badger» comme une ogive mobile pour les mines antichars ou comme moyen d'attaque. Le drone terrestre a une charge utile de 40 kilogrammes qu'il peut transporter à 24 km/h avec une portée de cinq kilomètres. Il reste en service jusqu'à deux heures à la fois. Les chasseurs de chars peuvent aisément sauter à des hauteurs de 20 à 25 centimètres et sont également pleinement opérationnels sur un sol sablonneux.
Il n'est pas certain que l'armée russe puisse réagir assez rapidement à de nouvelles attaques de ce type. Ce qui est clair, c'est qu'en faisant sauter le pont, les Ukrainiens ont considérablement compliqué la logistique des Russes dans la région de Donetsk. Lundi, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a déclaré dans son allocution vidéo du soir que les drones de combat conduisaient à des succès remarquables, «notamment dans la destruction du potentiel militaire de la Russie dans l'arrière-pays». «Notre industrie de défense doit produire exactement ce que la guerre exige», a expliqué le chef d'État.
Le manque de système terrestre a provoqué l'inquiétude des soldats
Mykhailo Fedorov, ministre ukrainien de la Transformation numérique, a publié dès octobre 2023 plusieurs images sur le service de messages courts X montrant l'appareil high-tech développé par la société ukrainienne Brave1.
Le développement de l'arme a apparemment résulté de retours directs de combattants sur le front, qui souhaitaient un système terrestre sans pilote capable de larguer une grosse ogive. Le développeur en chef des «Honey Badger» a souligné au «Kyiv Post»: «Notre drone peut traverser n'importe quel terrain qu'une jeep peut traverser.»
Grâce à l'utilisation parallèle de l'engin et d'un drone dans les airs, le système est très variable, a-t-il ajouté. En effet: le drone qui l'accompagne peut être équipé d'amplificateurs de signaux, ce qui permet au drone terrestre d'avoir une portée encore plus grande.