Un deuxième mandat pour Kyriakos Mitsotakis
Le Premier ministre grec promet d'accélérer les réformes

Le conservateur grec Kyriakos Mitsotakis commence lundi son deuxième mandat de Premier ministre avec la promesse d'accélérer les réformes pour transformer la Grèce. La droite a décroché la majorité absolue la veille lors des élections législatives.
Publié: 26.06.2023 à 07:50 heures
L'heure était à la fête dimanche pour Kyriakos Mitsotakis.
Photo: Petros Giannakouris

Le conservateur grec Kyriakos Mitsotakis commence lundi son deuxième mandat de Premier ministre avec la promesse d'accélérer les réformes pour transformer la Grèce. La droite a décroché la majorité absolue la veille lors des élections législatives.

Le dirigeant de Nouvelle-Démocratie (ND), qui a dû abandonner son fauteuil de Premier ministre durant quelques semaines, doit prêter serment en milieu de journée pour un deuxième mandat de quatre ans avant de constituer son nouveau gouvernement.

Majorité absolue

Dimanche, son parti s'est adjugé 40,56% des suffrages à l'issue du second scrutin en cinq semaines. Il décroche ainsi la majorité absolue qu'il souhaitait pour gouverner sans devoir nouer d'alliance avec un autre parti.

La droite réalise un meilleur score qu'il y a quatre ans quand elle avait accédé au pouvoir avec 39,85% des suffrages et l'une de ses meilleures performances depuis le rétablissement de la démocratie en 1974. Dans le nouveau parlement, elle disposera de 158 sièges sur 300.

Kyriakos Mitsotakis a donc réussi son pari, lui qui, malgré une première victoire lors des élections législatives du 21 mai, avait réclamé de nouvelles élections pour s'assurer une majorité absolue. Devant ses troupes en liesse à Athènes dimanche soir, le dirigeant de 55 ans a assuré disposer d'un «mandat fort» qui va lui permettre d'accélérer «les grands changements» dont a besoin la Grèce.

«Les réformes majeures avanceront rapidement»

«Les réformes majeures avanceront rapidement», a-t-il martelé, affirmant avoir des objectifs «ambitieux» pour ses quatre prochaines années. Hausse des salaires, embauches de personnel médical et de médecins dans les hôpitaux publics en déficit chronique, lutte contre les inégalités, les chantiers du prochain chef de gouvernement seront nombreux.

Car si l'économie grecque a repris des couleurs durant le premier mandat de la droite grâce notamment à une envolée du tourisme, les Grecs continuent de souffrir de la cherté de la vie et de bas salaires.

Et avec cette large victoire, l'ancien étudiant d'Harvard, issu d'une longue lignée de responsables politiques, peut désormais revendiquer un rôle majeur au sein de la droite européenne emmenée par l'Allemand Manfred Weber, patron du Parti populaire européen (PPE), dont il est un proche.

«La Nouvelle-Démocratie est le parti du centre droite le plus fort en Europe!», a-t-il d'ailleurs assuré dimanche soir devant ses troupes en liesse au siège de son parti à Athènes. Il devrait retrouver ses partenaires européens dès jeudi à l'occasion du sommet des dirigeants de l'UE à Bruxelles.

Face à lui, l'opposition de gauche incarnée par l'ancien Premier ministre Alexis Tsipras (2015-2019) essuie une nouvelle débâcle en ne parvenant même pas à maintenir son score de 20% enregistré le 21 mai. Syriza ne recueille que 17,83% des suffrages et ne comptera dans la nouvelle chambre que 47 députés.

Après le naufrage meurtrier

Les Grecs, en infligeant un tel camouflet à l'ancien parti de la gauche radicale, ont voulu définitivement tourner la page des années d'âpre crise financière et de plans de sauvetage aux conditions drastiques qui les ont considérablement appauvris. Le visage grave, l'air abattu, Alexis Tsipras, qui incarna en 2015 les espoirs de la gauche radicale en Europe, n'a pas caché sa déception.

«C'était une bataille difficile (...) le résultat est évidemment négatif pour nous», a admis le pugnace quadragénaire. Il a reconnu qu'"un grand cycle historique s'est achevé» pour son parti et laissé augurer de prochaines élections au sein de Syriza.

Pour de nombreux analystes, ses jours à la tête de Syriza apparaissent désormais comptés. Après le revers cinglant du 21 mai, il avait reconnu avoir songé à démissionner.

Dix jours après le naufrage meurtrier d'une embarcation surchargée de migrants au large de la Grèce qui a sans doute fait des centaines de morts, trois petits partis nationalistes et anti-migration ont, par ailleurs, fait leur entrée au parlement. A eux trois ils se sont adjugés près de 13% des suffrages.

Parmi eux, les «Spartiates» a créé la surprise avec 4,68% des voix. Ce parti est soutenu par un ancien haut responsable de la formation néo-nazie Aube dorée, Ilias Kassidiaris, qui purge actuellement une lourde peine de prison et avait été empêché par la Cour suprême de se présenter aux élections.

(ATS)

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