«Un danger existentiel pour Israël»
Le Parlement israélien s'oppose «à la création d'un Etat palestinien»

Dans la nuit de mercredi à jeudi, le Parlement israélien a adopté une résolution symbolique s'opposant à la création d'un État palestinien, juste avant la visite du Premier ministre Benjamin Netanyahu à Washington prévue le 24 juillet.
Publié: 18.07.2024 à 16:41 heures
La Knesset s'oppose à la création d'un État palestinien à l'ouest du Jourdain, c'est-à-dire en Cisjordanie (territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967 en violation du droit international) ou dans la bande de Gaza, aujourd'hui dévastée par la guerre qu'y mène Israël (photo).
Photo: Abdel kareem Hana
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ATS Agence télégraphique suisse

Le Parlement israélien a adopté dans la nuit de mercredi à jeudi une résolution s'opposant à «la création d'un État palestinien». Cela à quelques jours d'une visite du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu à Washington. Cette résolution symbolique, proposée par un député de droite de l'opposition, a recueilli le soutien de 68 élus de la coalition au pouvoir et de l'opposition. Neuf députés ont voté contre.

Selon cette résolution, «la Knesset s'oppose fermement à la création d'un État palestinien à l'ouest du Jourdain» c'est-à-dire en Cisjordanie (territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967 en violation du droit international) ou dans la bande de Gaza, aujourd'hui dévastée par la guerre qu'y mène Israël en représailles à l'attaque du mouvement islamiste palestinien Hamas le 7 octobre.

La France se dit consternée

«La création d'un État palestinien au cœur de la terre d'Israël constituera un danger existentiel pour l'État d'Israël et ses citoyens, va perpétuer le conflit israélo-palestinien et déstabiliser la région», ajoute le texte. La présidence de l'Autorité palestinienne a réagi en affirmant «qu'il n'y aurait ni paix ni sécurité pour qui que ce soit sans l'établissement d'un Etat palestinien» et accusé la coalition au pouvoir en Israël de «plonger la région dans l'abîme». A Paris, le Quai d'Orsay a exprimé sa «consternation à la suite de [cette] résolution rejetant la perspective d'établissement d'un État palestinien, en contradiction avec les résolutions adoptées au Conseil de sécurité des Nations unies».

Netanyahu à Washington

«Seule la solution à deux États est à même d'apporter une paix juste et durable aux Israéliens comme aux Palestiniens et de garantir la stabilité de la région», ajoute la France, qui «appelle à ce que cessent les remises en cause de cet impératif reconnu comme tel par l'immense majorité de la communauté internationale». La Knesset avait voté en février à une large majorité de 99 élus (sur 120) contre la reconnaissance «unilatérale» d'un Etat palestinien, pas qu'ont franchi en mai trois pays européens, l'Espagne, l'Irlande et la Norvège, et l'Arménie en juin, rejoignant la majorité des pays membres de l'ONU ayant reconnu l'Etat de Palestine.

Benjamin Netanyahu doit se rendre lundi à Washington pour s'exprimer devant les élus du Congrès le 24 juillet à l'invitation des chefs parlementaires républicains et démocrates. Il pourrait aussi y rencontrer le président américain Joe Biden, très critique depuis des mois de la guerre que mène Israël à Gaza.

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