L'état de santé de Vladimir Poutine défraye la chronique depuis un certain temps. Beaucoup spéculent que le président russe souffrirait d'une «forme grave de cancer» qui pourrait rapidement dégénérer. Les médecins lui donneraient encore trois ans à vivre au maximum. Si ces rumeurs sont avérées, la question de l'avenir de la Russie après le règne de Poutine se pose plus que jamais.
Un auteur vedette moscovite ose un sombre pronostic. Dmitry Glukhovsky part du principe que la Fédération de Russie se désintégrera après le départ de son président, comme le rapporte «n-tv». «La Russie est un empire colonial mourant», a déclaré l'écrivain, connu pour ses ouvrages de science-fiction, à l'agence Redaktionsnetzwerk Deutschland (RND). Selon lui, la Russie n'existera sous la forme qu'on lui connaît que tant que Poutine sera à sa tête.
«Sa désintégration est inéluctable»
«Si Poutine meurt, une guerre de succession sera inévitable», poursuit l'auteur. Selon lui, l'État tout entier est affilié au chef du Kremlin et à son entourage personnel. «La désintégration de la Russie en tant qu'empire, ou même en tant qu'État, a été rendue inéluctable par son président actuel. Il voulait renforcer cet État et son pouvoir. Et il va pourtant le détruire.»
Dmitry Glukhovsky vit à l'étranger depuis le début de la guerre. Dans sa très célèbre «trilogie du métro», il a imaginé un monde dystopique. Dans cette sombre utopie, les gens seraient forcés de se réfugier dans les stations de métro à cause d'une guerre nucléaire. Le célèbre auteur de science-fiction a été profondément choqué de constater que son récit avait pris corps à Kiev et Kharkiv pendant la guerre en Ukraine. «Je n'aurais jamais imaginer que ces images puissent se réaliser, s'est-il désolé. J'ai écrit une dystopie. J'ai volontairement exagéré pour appeler à ce que l'humanité n'aille plus jamais dans le sens d'une guerre d'extermination.»
L'auteur ne considère pas Poutine comme suicidaire
L'écrivain et ancien journaliste décrit une guerre nucléaire dans sa trilogie. Mais il ne pense pas qu'on en arrivera là en Ukraine. «Les armes nucléaires stratégiques sont le seul moyen de pression que Poutine a encore sur l'Occident, affirme-t-il. Son armée est tous comptes faits faible, mal armée, corrompue et inefficace.»
«Même si nous partons du principe qu'il lui reste au maximum cinq à dix ans à vivre, je ne le considère pas comme suicidaire», poursuit-il. Selon lui, le président russe menacerait l'Occident avec le dernier – et le plus grand – argument qu'il a à disposition.