Les soldats russes ont été contraints de reculer dans la ville de Severodonetsk, a affirmé vendredi Serguiï Gaïdaï, gouverneur de la région de Lougansk. «Ils ne l'ont pas entièrement capturée. Et si auparavant, on avait une situation difficile avec environ 70% [de la ville, ndlr] capturée, actuellement, ils ont été repoussés de 20%», a-t-il dit.
«Ils bombardent nos positions pendant des heures, puis ils envoient une compagnie de soldats fraîchement mobilisés. Ils meurent. Ils comprennent alors qu'il y a encore des foyers de résistance et ils recommencent à bombarder. C'est ce qui est en train de se passer au quatrième mois» de guerre, a expliqué M. Gaïdaï.
A l'instar du président ukrainien, il réclame des armes lourdes pour, dit-il, faire reculer l'artillerie russe loin des positions ukrainiennes et éviter ce qui s'est produit à Marioupol. Ce port stratégique sur la mer d'Azov (sud-est), conquis le 20 mai, a été dévasté par les bombardements.
Marioupol en cendres
«Pendant ces cent jours [de guerre], les forces d'occupation ont presque réduit Marioupol en cendres», a dénoncé vendredi son maire Vadym Boychenko. Résultat: «Plus de 22'000 civils tués, 1300 immeubles détruits et 47'000 personnes déportées en Russie» ou dans les territoires sous contrôle des séparatistes prorusses, a-t-il affirmé.
Les forces russes bombardent aussi intensément la région de Donetsk, notamment Sloviansk, à quelque 80 km à l'ouest de Severodonetsk. Les habitants de la région manquent de gaz, d'eau et d'électricité, selon Kiev.
Annexion des zones conquises
Dans le sud, les Ukrainiens s'inquiètent d'une possible annexion des régions conquises par les forces russes, Moscou évoquant des référendums sur le sujet dès juillet. Mais, selon le commandement sud des forces armées ukrainiennes, les Russes rencontrent une très forte résistance de la part de la population.
«Les occupants ont peur de la résistance croissante au sein de la population locale dans la région de Kherson», première ville ukrainienne d'importance conquise au début de l'invasion par les forces russes, a affirmé dans la nuit de vendredi à samedi le commandement sud.
Depuis l'invasion de l'Ukraine lancée il y a tout juste cent jours par le président russe Vladimir Poutine, son armée a triplé la portion de territoire ukrainien qu'elle contrôle. Avec la péninsule de Crimée et les territoires occupés du Donbass et du sud de l'Ukraine, la Russie contrôle désormais près de 125'000 km2, selon le président ukrainien Volodymyr Zelensky.
(ATS)