Marat Gabidullin affirme avoir fait partie du groupe Wagner – une formation de mercenaires russes à tendance néonazie. En mission à l’est de l’Ukraine en 2015, il aurait également combattu en Syrie par la suite. Avant de se retirer du groupe en 2019.
Aujourd’hui poutiniste repenti, il soutient que le chef du Kremlin devrait se concentrer sur l’amélioration des conditions de vie dans son pays plutôt que d’envahir son voisin.
Nettoyer devant sa propre porte
Comme le relaie «Focus», il déclare: «Nous aurions dû chercher une solution à nos problèmes internes (ndlr: en Russie), et travailler à gagner le respect et l’admiration des autres États. Nous serions ainsi devenus un exemple de prospérité et d’essor pour l’Ukraine, au lieu d’être son agresseur.»
L’échec de l’armée russe lors de la prise de la capitale ukrainienne était inévitable, avance Marat Gabidullin dans les colonnes de «Reuters». Et de poursuivre: «Ils ont été totalement surpris devant une résistance ukrainienne aussi farouche, et d’avoir affaire à une véritable armée.»
«Une petite guerre victorieuse»
Au lieu de se concentrer sur ses problèmes internes, selon l’ancien mercenaire, la Russie s’est lancée dans une fuite en avant en envahissant l’Ukraine.
«Il aurait été préférable de plutôt résoudre les problèmes – mais les autorités avaient besoin d’une petite guerre victorieuse pour leur popularité», argue-t-il.
L’homme vit désormais en France
De son expérience au sein du groupe néonazie, il garde un souvenir amer: «Nous (ndlr: les Russes) faisons de fait appel à des mercenaires. Et, dans certains cas, ces mercenaires sont utilisés d’une manière qui va à l’encontre de toutes les normes et valeurs morales… Et cela dans une mesure dont les pays occidentaux n’ont pas idée.»
Marat Gabidullin vit désormais en France. Il serait le premier ex-combattant Wagner à sortir du silence concernant l’organisation. L’AFP n’a pas pu vérifier son identité de façon indépendante.
(Adaptation par Daniella Gorbunova)