Lors de la rencontre entre le président américain Joe Biden et son homologue sud-coréen Yoon Seok-yeol mercredi à Washington, ce sont surtout les talents de chanteur de ce dernier qui ont été mis en avant. En guise de bienvenue à son hôte américain, il a joué sur sa guitare le vieux tube «American Pie».
Ce faisant, un événement un peu plus important que cet intermède musical a eu lieu durant cette visite: les deux présidents ont en effet signé un accord prévoyant une coopération plus étroite. Les forces armées des deux pays vont intensifier leur formation commune et l'armée sud-coréenne sera mieux intégrée dans la défense stratégique.
Joe Biden a également annoncé l'envoi de sous-marins nucléaires en Corée du Sud pour la première fois depuis plus de 40 ans. En ce qui concerne la Corée du Nord, le président américain a averti sans détour qu'une attaque nucléaire entraînerait la fin du régime qui en est responsable.
Kim Jong-un teste ses armes
Yoon Seok-yeol a ajouté que la Corée du Sud et les Etats-Unis répondraient à une attaque de la Corée du Nord «de manière rapide, écrasante et déterminée, en utilisant toute la force de l'alliance, y compris les armes nucléaires américaines». Le président sud-coréen a tout de même souligné l'importance des discussions avec la Corée du Nord, mais celles-ci ne peuvent avoir d'effet que si elles sont menées en position de force.
Il y a quelques jours seulement, le dictateur nord-coréen Kim Jong-un a tiré pour la première fois un missile à combustible solide dans la mer du Japon. Peu avant, la Corée du Nord avait déclaré avoir fait tester un drone sous-marin capable de «déclencher un tsunami radioactif d'une ampleur considérable». Les analystes estiment en outre que ce n'est plus qu'une question de temps avant que le président nord-coréen n'ordonne un nouvel essai de bombe nucléaire, pour la première fois depuis 2017.
Malgré cette menace nucléaire, un tabou demeure: les Etats-Unis ne veulent pas livrer leurs armes nucléaires en Corée du Sud. Yoon Seok-yeol a en outre promis à Washington que son pays n'aspirait pas à construire sa propre bombe.
Critiques de la Chine en réaction
En Chine, seul pays à avoir une certaine influence sur la Corée du Nord, l'accord n'est pas bien accueilli. La porte-parole du ministère des Affaires étrangères Mao Ning a condamné cette rencontre «provocatrice» et a mis en garde contre le fait «d'attiser délibérément les tensions, de provoquer des confrontations et de mettre en place des menaces».
Le projet des Etats-Unis d'envoyer des sous-marins équipés d'armes nucléaires en Corée du Sud sape les accords de non-prolifération nucléaire ainsi que «les intérêts stratégiques d'autres pays», a déclaré Mao Ning. L'objectif doit rester la «dénucléarisation de la péninsule coréenne».