Ce serait la «fin» du régime
Joe Biden met en garde Pyongyang contre une attaque nucléaire

Le président américain Joe Biden a prévenu mercredi qu'une attaque nucléaire de la Corée du Nord provoquerait la «fin» du régime, lors d'une conférence de presse commune avec le président sud-coréen Yoon Suk Yeol à la Maison Blanche.
Publié: 26.04.2023 à 20:50 heures
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Dernière mise à jour: 26.04.2023 à 21:56 heures
Joe Biden, 80 ans, a annoncé mardi sa candidature à la présidentielle de 2024.
Photo: AL DRAGO / POOL

La Corée du Sud répondrait à toute attaque nucléaire nord-coréenne, a soutenu pour sa part le président sud-coréen. «Nous pouvons obtenir la paix par une force supérieure écrasante, et non une paix factice fondée sur une bonne volonté de l'autre partie», a-t-il affirmé.

Washington et Séoul ont ainsi convenu dans une déclaration adoptée mercredi de renforcer considérablement leur coopération en matière de défense, y compris nucléaire, par le biais de «consultations» plus étroites.

«Nos deux pays se sont mis d'accord pour lancer des consultations bilatérales immédiates en cas d'attaque nucléaire nord-coréenne et promis d'y répondre promptement et de façon décisive en employant toute la force de notre alliance, y compris les armes nucléaires des Etats-Unis», a dit M. Yoon.

Parapluie sécuritaire

Il s'agit ainsi pour les Etats-Unis de renforcer son parapluie sécuritaire et de rassurer son allié sud-coréen, la Corée du Nord ayant procédé cette année à un niveau record de tirs de missiles balistiques. Le message s'adresse aussi à la Chine que Washington juge comme étant son principal défi stratégique des prochaines décennies.

Il intervient alors que les Etats-Unis ont récemment renforcé de façon significative leurs relations de défense avec l'Australie, le Japon et les Philippines.

M. Yoon effectue une visite d'Etat de six jours aux Etats-Unis. Il s'agit seulement de la deuxième visite d'Etat d'un dirigeant étranger sous la présidence de M. Biden, après celle du président français Emmanuel Macron en décembre dernier.

Sous-marin nucléaire

Parmi les mesures décidées dans le cadre de cette «Déclaration de Washington» figure l'escale d'un sous-marin nucléaire lanceur d'engins en Corée du Sud pour la première fois depuis quatre décennies. Le déploiement de ce sous-marin équipé de missiles balistiques à tête nucléaire, doit cependant rester «occasionnel».

Par ailleurs, la déclaration met en place un mécanisme de consultation et d'échange d'informations avec Séoul sur la dissuasion nucléaire.

«Les Etats-Unis n'ont pas pris de telles mesures, vraiment, depuis le temps de la Guerre froide avec une poignée de nos plus proches alliés en Europe», avait affirmé un responsable sous couvert d'anonymat avant la rencontre.

Pour autant, les Etats-Unis n'ont aucunement l'intention de déployer durablement des armes nucléaires en Corée du Sud et Séoul réaffirme son engagement à ne pas chercher à se doter de son propre arsenal.

Plus «visible»

Pour Washington, il s'agit de rendre «notre dispositif de dissuasion plus visible à travers le déploiement à intervalles réguliers de moyens stratégiques», a dit le responsable. Outre les sous-marins, il y aura «une cadence régulière de visites de bombardiers et de porte-avions.» Mais il n'y aura pas «de déploiement permanent de ces moyens ni d'armes nucléaires», a-t-il dit.

Les autorités américaines en avaient averti la Chine au préalable afin de leur expliquer «le raisonnement» derrière ces mesures, alors que Pékin risque fort de dénoncer une nouvelle escalade dans la région.

M. Yoon doit s'adresser jeudi aux deux chambres du Congrès et participer à un déjeuner avec la vice-présidente Kamala Harris et le secrétaire d'Etat Antony Blinken. Vendredi, il se rendra à Boston pour visiter les prestigieuses universités du MIT et de Harvard, avant de rentrer en Corée samedi.

Des questions sur son âge

Joe Biden a aussi balayé mercredi les questions sur son âge après l'annonce de sa candidature à la présidentielle de 2024. «Je me sens bien», a répondu le démocrate de 80 ans à une question lors de la conférence de presse.

Le président américain a ajouté, au sujet de son potentiel rival républicain Donald Trump: «Je le connais bien et je sais le danger qu'il représente pour notre démocratie.»

(ATS)

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