Tuerie dans un lycée suédois
La police cherche le mobile de l'assaillant

Le mobile du meurtre de deux enseignantes d'un lycée de Malmö dans le Sud de la Suède est au centre du travail des enquêteurs mardi, au lendemain de l'arrestation d'un élève de 18 ans pour cette attaque qui a secoué le pays scandinave.
Publié: 22.03.2022 à 14:37 heures
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Dernière mise à jour: 22.03.2022 à 14:40 heures
Des bouquets de fleurs devant le lycée Malmö Latin, à Malmoe en Suède le 22 mars 2022
Photo: JOHAN NILSSON

Les deux femmes, âgés d'une cinquantaine d'années, enseignaient à l'école Malmö Latin, un grand lycée de près de 1000 élèves du centre de la troisième ville suédoise, a confirmé la police lors d'une conférence de presse mardi matin.

Etaient-elles spécifiquement visées ou le tueur présumé avait-il l'intention de faire davantage de victimes? «Nous ne pouvons pas dire aujourd'hui s'il avait un lien avec ces employées», a déclaré la commissaire Petra Stenkula lors d'une conférence de presse.

L'élève, scolarisé dans l'établissement, «n'a pas de casier judiciaire ou d'antécédent criminel. Mais nous allons cartographier plus en détail son parcours et sa personnalité», a-t-elle affirmé.

Les autorités ont reconnu que toutes les motivations possibles étaient sur la table, avant les premières auditions du suspect, placé en détention durant la nuit.

Selon les médias locaux, ce dernier a commis son acte armé d'un couteau et d'une hache, ce que la police n'a pas voulu confirmer au nom du secret de l'enquête.

Alertée vers 17h12 locales lundi alors que les cours sont largement terminés, la police dépêche d'importants moyens sur place, et une patrouille parvient rapidement à rentrer dans le lycée. Une cinquantaine de personnes se trouvent alors dans l'établissement, selon les enquêteurs.

Autres attaques

Dix minutes seulement après cette alerte, au troisième étage de l'établissement, le jeune homme est retrouvé et interpellé sans difficulté, avec ses deux victimes présumées gisant «blessées» à proximité, selon le récit de Mme Stenkula. Transportées à l'hôpital, leur décès sera annoncé en fin de soirée.

Selon le quotidien suédois «Aftonbladet», l'auteur présumé, dont l'identité n'a pas été rendue publique, a lui-même contacté le numéro d'urgence pour dire où il se trouvait, qu'il avait posé son arme et qu'il reconnaissait avoir tué deux personnes. Des perquisitions sont actuellement menées au domicile du suspect qui habite la ville voisine de Trelleborg, selon les enquêteurs.

La Première ministre suédoise, la sociale-démocrate Magdalena Andersson, a fait part de son «chagrin» et de sa «consternation». Au lycée, toujours fermé mardi, une cellule de soutien a été mise en place pour les professeurs et les élèves. «Tout le monde est profondément choqué. Dévasté», a déclaré devant le lycée une enseignante souhaitant garder l'anonymat. «C'est un crime affreux, c'est impossible à digérer».

Mardi à la mi-journée, une vingtaine d'élèves se sont retrouvés devant l'établissement dans une ambiance recueillie, se serrant dans les bras ou déposant quelques fleurs sous un drapeau en berne, a constaté une journaliste de l'AFP. «C'est tellement triste que ce se soit passé ici, dans l'endroit le plus sûr pour moi et de nombreux élèves. C'est une école chaleureuse pleine de bienveillance», explique Lydia Cronberg, une élève de 18 ans. «Ce n'est plus comme avant... Ca va être dur de revenir, d'avoir une cérémonie de commémoration. On va prendre les jours un par un», dit-elle.

La Suède a été plus habituée ces dernières années aux règlements de comptes sanglants entre bandes criminelles, responsables de dizaines de morts chaque année. Mais dans cette région du Sud du pays, deux incidents graves se sont déjà produits dans des écoles ces derniers mois. En janvier, un adolescent de 16 ans avait été arrêté après avoir blessé un élève et un enseignant dans la ville de Kristianstad. Cette affaire avait été liée à une attaque similaire commise en août dans la ville d'Eslov, à environ 50 kilomètres de là, lorsqu'un élève avait attaqué un employé d'école de 45 ans. Aucun lien n'a été établi à ce stade avec l'affaire de Malmö.

(AFP)

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