Mozart est la réponse occidentale à Wagner. Les mercenaires de Mozart sont pour la plupart des soldats américains et occidentaux, des volontaires qui se battent aux côtés des troupes ukrainiennes contre l'armée russe - et donc aussi contre les mercenaires de Wagner. Sur son site Internet, le Mozart Group précise d’emblée la mission de ses troupes: «Fournir des capacités cruciales aux unités de front ukrainiennes.»
Mozart a été fondé par deux anciens Marines américains, Andrew Milburn et Andrew Bain, en mars 2022, quelques jours après l’invasion de l’Ukraine par Moscou. La mission de ce groupe paramilitaire privé est «de nature purement humanitaire», a affirmé Andrew Milburn lors d’un entretien avec la chaîne d’information russe RT, proche du Kremlin. Les mercenaires de Mozart travailleraient principalement à l’approvisionnement et à l’évacuation de la population civile à proximité du front, selon les dires de l'ancien membre des forces armées américaines.
Mais en temps de guerre, la frontière entre opérations défensives et opérations offensives s’estompent souvent. Le groupe Mozart forme également des soldats ukrainiens «très près de la ligne de front», explique son co-fondateur. «Malheureusement, dans cette guerre – et en fait dans toutes les guerres – plus on élimine d'adversaires, plus on réduit le danger qui vise les siens.» Selon lui, l’attaque est la meilleure manière d'assurer sa propre protection. «Pourquoi former les gens? Pas pour se défendre, mais pour tuer l’ennemi», résume Andrew Milburn.
«Nous ne sommes pas Wagner»
L'ancien Marine affirme que les troupes du groupe Mozart «respectent scrupuleusement les directives de l’OTAN». Après tout, l’Alliance atlantique fournit également des armes meurtrières à l’Ukraine. «Pourquoi? Pour tuer des Russes», affirme Andrew Milburn. Lorsque Mozart forme des soldats ukrainiens, l’objectif est de tuer des militaires russes. «C’est pourquoi nous leur apprenons à se servir de leurs armes.»
Sur Twitter, Andrew Milburn ne montre pas de missions de combat, mais plutôt les cargaisons d'aide humanitaire qu'apportent ses mercenaires à la population civile. À la chaîne de télévision ukrainienne Hromadske, qui a diffusé en décembre le documentaire sur Mozart «Nous ne sommes pas Wagner», l’un des mercenaires occidentaux a déclaré que Mozart se chargeait également de tâches d’approvisionnement dont les soldats ukrainiens auraient trop peur.
Demande de financement des pays occidentaux
Comparé à Wagner, Mozart ne joue qu’un rôle infime sur le champ de bataille ukrainien. Mais son patron veut changer cela. Dépendant pour l'heure exclusivement de dons privés, Andrew Milburn a exhorté les gouvernements occidentaux à participer aux financements de ses troupes, lors d'un entretien avec le magazine «Newsweek». «Nous remplissons une niche de tâches et opérations que personne d’autre ne remplit», a insisté le chef du groupe Mozart. «Qu’est-ce qui empêche les gouvernements des États-Unis, de la Grande-Bretagne ou de l’Union européenne de tendre la main et de dire: 'Laissez-nous vous aider'?», a-t-il ajouté.
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Selon Andrew Milburn, les coûts d’exploitation du groupe ne s’élèveraient qu'à environ 170’000 dollars par mois. L’acquisition, la réparation et le remplacement des véhicules endommagés constitueraient les dépenses les plus importantes. Mis à part les dangers sur le front, le manque d’argent est le plus grand problème.
Conflit interne
Outre les soucis de financement, un autre problème interne perturbe le bon fonctionnement du groupe paramilitaire privé. L'autre co-fondateur de Mozart, Andrew Bain, a porté plainte contre Andrew Milburn. Le premier réclame un dédommagement de 50'000 dollars et reproche à son ancien compagnon au sein des Marines de vouloir transformer Mozart en une troupe de mercenaires commerciaux, qui interviendrait également en Arménie – et chercherait de nouveaux clients dans d'autres foyers de crise déchirés par la guerre.
Le groupe Mozart aurait confirmé ces informations au portail des services secrets Intelligence Online. Selon Martin Wetterauer, le Chief Operating Officer de Mozart, le groupe prévoit de «devenir un prestataire de services militaires privé conventionnel à but lucratif et de s’étendre à d’autres zones de guerre».