Traqué par Israël
Le chef du Hamas se protège avec des otages et de la dynamite

Le chef du Hamas et cerveau de l'attaque du 7 octobre 2023, Yahya Sinwar, est l'une des cibles les plus recherchées par l'armée israélienne. Pour éviter d'être tué, il a recours à de la dynamite et à 20 otages qu'il utilise comme bouclier.
Publié: 09.10.2024 à 06:30 heures
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Dernière mise à jour: 09.10.2024 à 06:38 heures
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Yahya Sinwar est considéré comme le cerveau de l'attaque sanglante du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023.
Photo: REUTERS
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Sandra Meier

Depuis l'attaque du Hamas qui a fait 1200 morts le 7 octobre 2023, Israël mène une lutte acharnée contre l'organisation palestinienne islamiste dans la bande de Gaza. Le bilan des forces israéliennes après un an de combats est lourd: 40'000 cibles, telles que des positions ou des cachettes, ont été touchées, 4700 entrées de tunnels ont été découvertes et 1000 installations de lancement de roquettes ont été détruites.

L'aile militaire du Hamas a été vaincue, a déclaré dimanche le chef d'état-major israélien Herzi Halevi. Mais le cerveau du 7 octobre est toujours en liberté. Yahya Sinwar a été nommé chef suprême du Hamas, après la mort d'Ismaïl Haniyeh. Il est considéré comme l'homme le plus recherché par Israël.

Yahya Sinwar est entré dans la clandestinité depuis l'attaque dévastatrice d'il y a un an. Il se cacherait dans les vastes systèmes de tunnels du Hamas pour échapper à la vengeance israélienne. 

On ne l'a vu que dans une vidéo tournée quelques jours seulement après le début de la guerre à Gaza. On y voit Yahya Sinwar, accompagné de sa femme et de ses enfants, marchant dans les tunnels de Gaza. Il porte à la main un grand sac. Son contenu explique la raison pour laquelle il a pu survivre aussi longtemps.

Il utilise les otages comme boucliers humains

«Ce sac contient environ 25 kilos de dynamite», a déclaré Kobi Michael au journal britannique «Times». Kobi Michael travaillait auparavant pour les services secrets israéliens et a passé 150 heures dans une pièce avec Yahya Sinwar, alors âgé de 26 ans, lors d'un interrogatoire en 1988. Selon Kobi Michael, l'homme fort du Hamas a en outre rassemblé au moins 20 otages autour de lui. «A quelques reprises, nous aurions eu l'opportunité de pouvoir le tuer. Mais si nous le faisons, il tuera tous les otages autour de lui.»

Pour ne pas être repérée, la cible numéro une se déplacerait constamment et utiliserait des messagers de confiance pour les communications non numériques, selon des représentants du Hamas. Les négociateurs d'une éventuelle trêve ont attendu pendant des jours des réponses transmises par une chaîne secrète de messagers.

«Il ne se rendra jamais»

Une petite centaine des quelque 250 otages serait toujours à Gaza. On ignore combien sont morts en captivité. Depuis le 7 octobre, les bombardements incessants d'Israël ont tué plus de 40'000 personnes dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du Hamas.

Yahya Sinwar ne semble pas avoir de remords. Il est déterminé à poursuivre la lutte contre Israël, malgré le prix élevé que le peuple palestinien paie pour cela. Par le passé, il a passé 23 ans dans une prison israélienne pour l'enlèvement et l'assassinat de deux soldats israéliens et de quatre Palestiniens. En 2011, il a été libéré dans le cadre d'un échange de prisonniers et a rapidement gravi les échelons de la hiérarchie du Hamas.

Depuis plusieurs années déjà, l'homme figure sur la liste américaine des terroristes recherchés. Pour l'ancien agent de renseignement Kobi Michael, il est évident que «Yahya Sinwar ne se rendra jamais. Il pense maintenant au prochain massacre». Autant d'éléments qui l'amènent à se montrer catégorique: «Cet homme doit être tué.»

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