Transmission de l'animal à l'homme
Taïwan annonce l'apparition d'un nouveau virus en Chine

Après la publication d'une étude menée par des scientifiques, Taïwan annonce l'apparition d'un nouveau virus dans des provinces chinoises. L'agent pathogène semble similaire au coronavirus et se transmettrait de l'animal à l'homme.
Publié: 09.08.2022 à 12:13 heures
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Dernière mise à jour: 09.08.2022 à 19:37 heures
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Les scientifiques et les autorités sanitaires de Taïwan ont annoncé l'apparition d'un nouveau virus en Chine
Photo: KEYSTONE
Daniel Kestenholz

Alors qu'elle est encerclée par les forces armées chinoises, Taïwan a annoncé qu'un nouveau virus a été découvert en Chine. Son nom? Le Langya-Henipavirus (LayV). Celui-ci se transmettrait des animaux aux hommes. Les chiens et les chèvres seraient les principaux porteurs du virus. Selon Taïwan, le nouvel agent pathogène pourrait entraîner une défaillance des organes chez l'homme.

Au moins 35 personnes ont été infectées par ce nouveau «Henipa» en Chine. C'est ce qu'a déclaré dimanche Chuang Jen-hsiang, directeur adjoint du Centre de contrôle des maladies (CDC) de Taïwan, à des journalistes, selon les informations du «Taipei Times».

Les explications de celui-ci sur le Langya-Henipavirus interviennent trois jours après que des scientifiques de Pékin et de Singapour ont publié une étude dans le «New England Journal of Medicine». Le virus serait apparu dans les provinces chinoises du Shangdong et du Henan. Selon l'étude, les patients présentaient une forte fièvre. Au moins la moitié d'entre eux souffraient également d'épuisement, de toux, de perte d'appétit et d'une diminution des globules blancs. Plus d'un tiers des personnes touchées souffraient également d'une insuffisance hépatique et 8% d'une insuffisance rénale.

Pas de transmission entre êtres humains constatée

Les henipavirus sont considérés comme une menace permanente pour les hommes et les animaux. Selon les scientifiques, le «LayV» appartient à la famille des paramyxovirus qui, comme le coronavirus, se transmettent principalement par gouttelettes. Les paramyxovirus appartiennent eux-mêmes aux virus dits «ARN à brin négatif» et peuvent, selon l'étude, provoquer des «maladies mortelles».

Une étude sur les animaux domestiques et d'élevage aurait montré que 2% des chèvres et 5% des chiens testés étaient positifs. Les souris seraient également porteuses du virus.

Selon Chuang Jen-hsiang, aucune des 35 personnes infectées en Chine n'aurait eu de contact entre elles. La traçabilité des contacts n'a pas non plus permis de prouver une transmission d'homme à homme. Aucun décès n'a été signalé jusqu'à présent.

Pas encore de test

L'apparition de ce nouveau virus intervient alors que la pandémie mondiale de Covid-19 n'a toujours pas été surmontée. En Suisse, l'Office fédéral de la santé publique (OFSP) se prépare à mettre en place de nouvelles campagnes de prévention. C'est également en Chine que le Covid avait fait son apparition en 2019, sur un marché de produits frais à Wuhan. Depuis, le pays entrave systématiquement l'accès aux données pertinentes et détruit les preuves qui pourraient permettre de déterminer l'origine du coronavirus.

Aujourd'hui encore, dans le cadre de sa politique «zéro Covid», Pékin va jusqu'à interdire l'accès à des villes entières, ce qui entraîne dans le monde entier une incertitude quant aux livraisons de marchandises et une interruption des chaînes de production.

De son côté, Taïwan ne veut pas encore tirer la sonnette d'alarme au sujet de cette nouvelle découverte. Selon Chuang Jen-hsiang, il n'existe actuellement aucune méthode de test standardisée pour identifier le virus. Il n'est donc pas encore possible pour les laboratoires de détecter une infection chez l'homme et une éventuelle propagation à large échelle.

Dans le contexte de tensions actuelles entre Taïwan et la Chine, l'apparition de cette nouvelle pathologie semble être au coeur d'enjeux bien plus larges que le seul champ sanitaire.

(Adaptation par Thibault Gilgen)

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