Les rebelles houthis du Yémen, soutenus par l'Iran, ont enlevé plus d'une dizaine d'employés d'organisations internationales, notamment des Nations unies, ont indiqué vendredi une source diplomatique et une ONG locale. Selon l'organisation yéménite de défense des droits humains Mayyun, au moins 18 Yéménites ont été enlevés jeudi par des services de sécurité dans quatre régions contrôlées par les insurgés, dont dix travaillent pour l'ONU.
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Une source diplomatique s'exprimant sous couvert d'anonymat a confirmé à l'AFP l'enlèvement d'une dizaine d'employés dans différentes agences onusiennes. Ni les Houthis ni l'ONU n'ont fait de commentaires à ce stade. Les rebelles se sont emparés de la capitale Sanaa en 2014, entraînant l'intervention l'année suivante d'une coalition dirigée par l'Arabie saoudite en soutien au gouvernement reconnu par la communauté internationale.
«Grave escalade»
Le conflit a fait des centaines de milliers de morts et plongé le Yémen, pays le plus pauvre de la péninsule arabique, dans l'une des pires crises humanitaires au monde. Les Houthis «ont attaqué les maisons et kidnappé des membres du personnel des Nations unies et d'autres organisations internationales», a affirmé l'ONG Mayyun.
Cette «grave escalade (...) constitue une violation des privilèges et de l'immunité du personnel des Nations unies», a-t-elle ajouté, en dénonçant «un chantage visant à obtenir des gains politiques et économiques». Les enlèvements se sont produits de manière «simultanée» dans la capitale Sanaa, dans la ville portuaire de Hodeida, ainsi qu'à Amran et à Saada, bastion traditionnel des rebelles, a indiqué l'organisation.
Centaines de civiles détenus
«Les actions des Houthis compromettent le travail humanitaire essentiel au Yémen alors que la majorité des Yéménites n'ont pas un accès adéquat aux biens de première nécessité comme la nourriture et l'eau», a réagi auprès de l'AFP Niku Jafarnia, de Human Rights Watch. Les Houthis ont enlevé, détenu arbitrairement et torturé des centaines de civils, y compris des employés de l'ONU et d'ONG, depuis le début de la guerre.
L'année dernière, l'ONG britannique Save the Children a suspendu ses opérations pour dix jours dans les zones sous leur contrôle après la mort d'un de ses employés détenu à Sanaa. Un employé du Programme alimentaire mondial (PAM) des Nations unies avait également été tué par des hommes armés dans la province de Taëz (sud).