Que s'est-il passé exactement?
L'armée iranienne a attaqué samedi des cibles israéliennes avec quelque 300 missiles et drones. Il s'agit de la première attaque directe entre les deux ennemis jurés.
Cette première attaque directe de l'Iran contre Israël place les deux ennemis jurés au bord de la guerre.
En même temps que l'attaque aérienne iranienne, la milice pro-iranienne du Hezbollah au Liban ainsi que les rebelles Houthi au Yémen ont également mené des attaques contre des cibles israéliennes, par exemple sur le plateau du Golan.
Comment a réagi Israël?
L'armée israélienne a, selon ses propres indications, repoussé l'attaque avec succès. Aucun des 170 drones et des 30 missiles de croisière n'a atteint le territoire israélien, a déclaré dimanche matin un porte-parole de l'armée israélienne.
Seuls «quelques-uns» des 110 missiles balistiques sont parvenus jusqu'en Israël, l'un d'entre eux a «légèrement» touché la base aérienne de Nevatim dans le sud du pays, laquelle s'en sort toutefois indemne.
Le ministre israélien de la Défense Joaw Galant a déclaré: «En collaboration avec les États-Unis et d'autres partenaires, l'État d'Israël a réussi à défendre son territoire.» Il a toutefois ajouté: «La bataille n'est pas encore terminée. Nous devons rester vigilants».
Y a-t-il des morts et des blessés?
Selon les informations israéliennes, personne n'a été tué dans les attaques. Douze personnes ont été blessées, dont une fillette de sept ans. L'espace aérien au-dessus d'Israël a été fermé et n'a été rouvert que dimanche matin.
Pourquoi est-ce que l'Iran a lancé cette attaque?
Les dirigeants de Téhéran considèrent les attaques contre Israël comme des représailles aux frappes israéliennes contre le bâtiment du consulat iranien à Damas. Le gouvernement syrien est en effet directement allié à l'Iran. Seize personnes y avaient été tuées début avril, dont deux généraux des Gardiens de la révolution.
L'armée iranienne a déclaré avoir atteint tous ses objectifs grâce à cette attaque. Les deux cibles principales – un centre de renseignement et la base militaire de Nevatim, toutes liées à l'attaque du consulat iranien à Damas – ont été «considérablement endommagées et mises hors service», a déclaré le chef de l'armée Mohammed Bagheri à la télévision.
Est-ce qu'Israël va riposter?
Le ministre israélien des Affaires étrangères Israël Katz a déclaré lors d'une interview sur la chaîne de l'armée: «Nous avons dit que si l'Iran attaquait Israël, nous attaquerions en Iran. Et cette menace est toujours valable.»
Concernant une éventuelle réaction, il a déclaré: «Nous examinons la situation et montrons les plans au cabinet. Nous sommes prêts à faire ce qui est nécessaire pour la défense d'Israël.»
Quelles seront les conséquences de l'attaque?
À la suite de l'attaque iranienne, Israël a retrouvé une partie du soutien de ses alliés. Celui-ci s'était considérablement effrité en raison de la dureté de l'action israélienne et des nombreuses victimes civiles de la guerre à Gaza.
Une action militaire isolée contre l'Iran pourrait toutefois remettre en jeu ce nouveau capital diplomatique.
Pourquoi l'escalade entre Israël et l'Iran s'est-elle produite?
Depuis le début de la guerre de Gaza en octobre dernier, le conflit latent entre Israël et la République islamique d'Iran s'est dramatiquement aggravé. L'État hébreu s'est vu attaqué sur plusieurs fronts après des attaques de milices alliées à l'Iran. Depuis la révolution de 1979, les Etats-Unis et Israël sont considérés comme les ennemis jurés de la République islamique.
De son côté, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu avait déjà qualifié l'Iran d'«ennemi principal» par le passé. La sphère politique israélienne s'inquiète depuis des années du ton menaçant des dirigeants de Téhéran, qui nient l'existence de l'État hébreu.
Peu avant l'attaque du Hamas et le début de la guerre de Gaza, le chef de l'Etat iranien Ali Khamenei avait réitéré ses anciennes menaces contre Israël, qualifiant l'Etat hébreu de cancer.
Quel a été le rôle des Etats-Unis?
Israël et les Etats-Unis sont des alliés. Ce qui pourrait signifier que les Etats-Unis ont été indirectement attaqués. John Kirby, le porte-parole du Conseil de sécurité nationale à la Maison Blanche, a déclaré dimanche à la chaîne NBC: «Nous ne voulons pas d'escalade. Nous ne cherchons pas à déclencher une guerre majeure avec l'Iran.»
John Kirby a également indiqué que les Etats-Unis étaient «vigilants» quant à d'éventuelles menaces iraniennes contre des soldats américains dans la région. Peu avant, le président américain Joe Biden avait déjà condamné «dans les termes les plus forts» l'attaque iranienne, jugée «audacieuse».