Une date et des images d’archives sont assurées de nous hanter ces prochains mois. Il s’agit, bien sûr, de la prise d’otage de onze athlètes israéliens survenue le 5 septembre 1972 à Munich, lors des Jeux Olympiques. Souvenons-nous bien du contexte de l’époque. L’organisation terroriste palestinienne Septembre Noir est alors née, comme l’indique son nom, de la répression impitoyable mise en œuvre, deux ans plus tôt en 1970, par l’armée jordanienne contre les camps de réfugiés palestiniens.
La Jordanie du Roi Hussein se prépare alors à une future paix avec Israël. En juillet 1971, l’Organisation de libération de la Palestine dirigée par Yasser Arafat est expulsée du royaume hachémite. Mais l’engrenage de la revanche se met en place. Jusqu’au massacre de Munich…
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Allons-nous droit vers un tel scénario, après ce week-end de frappes aériennes massives, mais ratées, de l’Iran contre l’État hébreu? Il est impossible de l’exclure. Et il faut même l’envisager. Le régime islamique de Téhéran dispose de nombreux groupes terroristes à sa solde. Et pas seulement chez les Chiites du Hezbollah libanais. Les survivants sunnites du Hamas ne songent qu’à porter un coup terrible à Israël, alors que leur immonde assaut du 7 octobre a entraîné la désolation pour la population palestinienne de Gaza.
Les Houthis yéménites ont aussi des commandos à disposition. Peuvent-ils, sous une forme ou sous une autre, tenter le pire sur le sol européen, soit pour viser des intérêts ou personnalités israéliennes, soit pour se venger du soutien apporté par la France ou le Royaume-Uni au bouclier antiaérien qui protège Israël? La réponse est oui. Sans aucun doute.
Ne pas céder à la panique
Il ne faut, bien sûr, pas céder à la panique. Mais il ne faut jamais oublier que la mécanique terroriste est toujours le fruit de l’échec des guerres classiques. C’est dans le chaos irakien, sur fond d’humiliation de l’ex-armée de Saddam Hussein par les États-Unis, qu’est né l’État islamique, alias Daech, responsable des attentats de Paris en novembre 2015.
C’est parce que les Talibans afghans n’étaient pas en mesure d’exporter la guerre sainte au-delà des frontières de leur pays qu’Oussama ben Laden a visé les tours de New York le 11 septembre. Le terrorisme est une arme de guerre parmi d’autres pour ces groupes. Et les Mollahs iraniens ont probablement un arsenal de tueurs kamikazes à leur disposition, dont certains déjà installés dans les pays qu’ils visent.
La menace la plus glaçante
Le terrorisme est la menace la plus glaçante pour les Européens, à l’orée de deux compétitions sportives majeures. L’Euro de foot (auquel Israël ne participera pas, après son élimination le 22 mars à Budapest lors du match de barrage face à l’Islande) se déroulera en Allemagne entre le 14 juin et le 14 juillet. Puis les Jeux olympiques et paralympiques débuteront le 26 juillet à Paris.
Croire que l’escalade entre Téhéran et Jérusalem se joue seulement dans le ciel, ou à coups de frappes lointaines, serait une grave erreur. La tragédie de Gaza, l’assassinat ciblé de généraux iraniens à Damas le 1er avril, et l’assaut lancé par l’Iran sont le ferment idéal pour les vocations mortifères des tueurs islamistes, anti-juifs et anti-occidentaux.